Thèse soutenue

Muscle, nutrition et tumeurs primitives hépatiques : de la prise en charge médico chirurgicale à l'optimisation pronostique

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Auteur / Autrice : Laurence Lacaze
Direction : Ronan ThibaultDavid Val-Laillet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Nutrition et pathologies métaboliques
Date : Soutenance le 16/12/2021
Etablissement(s) : Rennes 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Nantes)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Nutrition, métabolismes et cancer (Rennes)
Jury : Président / Présidente : Pierre Déchelotte
Examinateurs / Examinatrices : Jamila Meharzi-Faivre
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Savary-Auzeloux, Mouna Hanachi

Résumé

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La dénutrition est un problème de santé publique dans le monde. Elle se manifeste par une perte de masse musculaire. Celle-ci impacte négativement le pronostic de nombreux cancers, notamment les cancers du foie. L’obésité sarcopénique, dont la prévalence augmente, joue également un rôle pronostique péjoratif. La composition corporelle par scanner sur une coupe axiale passant par la 3ème vertèbre lombaire est une des méthodes de diagnostic de la dénutrition et de la sarcopénie. La tomodensitométrie a l’avantage d’être utilisée au cours du suivi des patients atteints de cancer. Dans la première partie de cette thèse, nous avons évalué la prévalence de la diminution de masse musculaire, puis l’impact de la composition corporelle sur la survie globale et la survie sans récidive chez les patients opérés à visée curative de cholangiocarcinome intrahépatique, 2ème tumeur hépatique primitive la plus fréquente. Nous avons mis en évidence que la prévalence de la dénutrition pré-opératoire était élevée et que c’est l’augmentation de la graisse viscérale qui était un facteur de mauvais pronostic. En l’absence de modèle standardisé de dénutrition protéino-énergétique chez le gros mammifère, nous avons eu pour second objectif de développer chez le miniporc Yucatan un modèle de dénutrition de type marasmique, proche de ce qui est observé dans l’anorexie restrictive humaine. Les porcs sont des animaux proches de l’Homme sur le plan physiologique, constituant un bon modèle d’étude de la composition corporelle et du métabolisme musculaire. Une restriction protéino-énergétique de 8 semaines a induit une perte de poids supérieure à 10%, une baisse de la masse musculaire et de la masse grasse, ainsi qu’une diminution de la surface des fibres musculaires. La restriction s’accompagne d’une stimulation de la phosphorylation de l’AMPK, (senseur métabolique de la cellule) et de Akt sans activation de 4EBP1 and P70S6K dans les muscles trapezius et biceps femoris, ainsi que d’une tendance à la diminution de l’expression de la myostatine dans le trapezius. Il a également été observé une diminution de l’alpha-diversité du microbiote intestinal. Ce modèle mime donc bien la dénutrition marasmique humaine et pourrait notamment servir dans des études précliniques explorant l’impact de la dénutrition sur la régénération du foie.