Rôle des influences maternelles prénatales sur le développement des descendants, sa transmission épigénétique et ses conséquences adaptatives
Auteur / Autrice : | Marion Charrier |
Direction : | Cécilia Houdelier, Ludovic Calandreau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences, éthologie |
Date : | Soutenance le 29/10/2021 |
Etablissement(s) : | Rennes 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Biologie-Santé (Nantes) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Éthologie animale et humaine (Rennes ; Caen ; 1996-....) |
Jury : | Président / Présidente : Ludovic Dickel |
Examinateurs / Examinatrices : Audrey Dussutour, Thierry Charlier | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Raquel Monclus Burgoa, Michel Saint Jalme |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les influences maternelles prénatales ont des conséquences majeures sur l’ontogenèse comportementale des individus. Cela a largement été démontré chez les jeunes de première génération mais aussi plus récemment chez les jeunes des générations suivantes. La capacité des effets maternels prénatals à moduler à travers les générations, le phénotype comportemental des descendants questionne quant à leur potentiel adaptatif. Ainsi, l’objectif de ce travail de thèse est de caractériser les effets inter- (F1), multi- (F2) et trans-générationnels (F3) de l’environnement maternel sur le développement comportemental des descendants, d’identifier les mécanismes impliqués dans la transmission de ces effets et d’en évaluer le potentiel adaptatif. Dans un premier temps, nous avons montré chez la caille japonaise (Coturnix c. japonica), qu’un stress chronique de la femelle pondeuse augmente la réactivité émotionnelle des jeunes de la génération F1 mais n’influence que peu les capacités d’apprentissage testées. De tels résultats ont aussi été observés chez les descendants des générations F2 et F3, témoignant d’effets maternels trans-générationnels. Les stéroïdes sexuels présents in ovo et certaines marques épigénétiques pourraient être impliqués dans la transmission de ces effets. Dans un second temps, nous avons testé le potentiel adaptatif d’un environnement maternel plus complexe et plus variable. Nous avons montré en laboratoire que la complexification de l’environnement de la femelle pondeuse module la réactivité émotionnelle des jeunes des générations F1 et F3 mais pas leurs capacités d’apprentissage. Nous avons appliqué ce même protocole en élevage dans l’objectif d’améliorer la survie en nature d’une espèce de gibier, la perdrix rouge (Alectoris rufa). Nous avons montré que notre traitement prénatal, seul ou en interaction avec la complexification de l’environnement postnatal des perdrix, module le phénotype comportemental des jeunes F1 et F2. Cela n’a cependant pas permis d’améliorer leur survie en nature. L’ensemble de ce travail souligne donc l’influence fondamentale des effets maternels prénatals à travers les générations et ouvrent de nouvelles perspectives quant à leur considération dans des programmes de réintroduction.