Thèse soutenue

Le rôle des espaces privés ouverts au public dans la définition des frontières culturelles et religieuses de la ville de Dubaï
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Auteur / Autrice : Rachel Haddad
Direction : Marcus ZepfOrazio Truglio
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aménagement de l'espace, Urbanisme
Date : Soutenance le 22/11/2021
Etablissement(s) : Paris Est en cotutelle avec Université de Balamand (Tripoli, Liban)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ville, Transports et Territoires
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lab'Urba (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne) - LAB'URBA / LAB'URBA
Jury : Président / Présidente : Jean-Paul Thibaud
Examinateurs / Examinatrices : Marcus Zepf, Orazio Truglio, Xavier Desjardins, Liliane Bensahel, Alain Bourdin, Nina Saadallah-Zeidan
Rapporteurs / Rapporteuses : Xavier Desjardins, Liliane Bensahel

Mots clés

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Résumé

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Au début du vingt-et-unième siècle, Dubaï est entrée dans une phase de développement urbain accéléré avec l'arrivée de méga promoteurs immobiliers, transformant l'environnement bâti de la ville avec la construction de projets de grande envergure sous prétexte d'améliorer la qualité de vie des habitants de l'émirat, comme moyen de commercialisation de ces projets.Ces méga-développeurs, visant à inciter les consommateurs à visiter et à dépenser dans ces endroits, ont conçu des espaces privés ouverts à un certain public limité, comme s'ils offraient des espaces publics, intérieurs et extérieurs, à une population majoritairement expatriée. Du coup, Dubaï s'est transformée en un objet de consommation facilement lisible.Ces espaces ont un impact considérable sur les pratiques sociales locales. En effet, ces endroits connaissent un succès commercial significatif et attirent un grand nombre de visiteurs, en particulier de jeunes femmes émiraties, leur offrant l'espace pour se rencontrer, consommer et pour l’utiliser afin de contourner les barrières sociales, culturelles et religieuses, qu’imposent leur société, et cela sous l'égide de la consommation. Ces espaces privés ouverts au public sont devenus le lieu où la population émirienne rencontre l'autre (genre et race) et en même temps confirme son appartenance à une communauté spécifique.Ceci-dit, les méga-développeurs transforment la ville de Dubaï en une image de marque. Ce processus est en relation directe avec la consommation, qui satisfait largement les promoteurs et leurs objectifs commerciaux d'une part, mais d'autre part, convient aussi à l'élite dirigeante locale, car cette transformation assure le détournement de l’attention de la population locale et migrante de l’arène socio-politique de l’émirat.En façonnant le développement urbain de la ville, les méga-développeurs se proclament responsables de la traduction de la vision du souverain. Comme leur seul guide, cette vision est interprétée différemment à chaque fois pour l'adapter à la nature et aux besoins de chaque projet. Et en l'absence d'un système d'urbanisme approprié, les méga-développeurs ne recherchent pas d'incitations financières et réglementaires lors de la conception de ces projets car leur forte position politique leur permet de dicter les règles aux autorités d'urbanisme locales, auxquelles elles doivent s'adapter et suivre.De même, ces mégaprojets utilisent un symbolisme architectural excessif pour tenter de façonner l'identité de la ville qui, cependant, reste intrinsèquement absente. Ces projets sont conçus et livrés sans tenir compte du contexte local et des espaces publics existants. Ce processus global implique la mobilité des star-architectes et des firmes de design transnationales, qui importent leur expertise étrangère et exotique ainsi que des solutions de conception prêtes à l'emploi et qui sont mises en œuvre partout dans la ville, entraînant la quasi-absence de l'aspect religieux dans une ville (et un pays) où la religion occupe une place primordiale.