Thèse soutenue

La vie en rose : petite histoire d'une couleur aux prises avec le genre.

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Auteur / Autrice : Kévin Bideaux
Direction : Hélène Marquié
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études de genre
Date : Soutenance le 18/11/2021
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire d'études de genre et de sexualité (2014-...)
Jury : Président / Présidente : Pierre Sauvanet
Examinateurs / Examinatrices : Annie Mollard-Desfour
Rapporteurs / Rapporteuses : Pascal Rousseau, Céline Caumon

Mots clés

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Résumé

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Des jouets roses « pour filles », aux innombrables représentations de femmes en rose, « le rose c’est pour filles » est un constat et une affirmation performative, c’est-à-dire autoréalisatrice. Il est à la fois un symbole de féminité, et il associe au féminin tout ce qu’il colore. Partant du désir de comprendre les origines et les modalités de l’association du rose à la féminité, la thèse s’attache à déployer une histoire de cette couleur depuis les premiers colorants roses, en passant par le XVIIIe siècle, une histoire de ses symboliques liées — ou non — au genre, de ses usages et de ces mésusages, de ses rejets et de ses appropriations. À l’intersection des études de genre et des études sur la couleur, elle met en évidence les idéologies sous-jacentes aux emplois du rose, et leurs répercussions sur les femmes, mais aussi les hommes, en termes de construction identitaire et de rapports sociaux. Employé dans les arts visuels, comme dans le cinéma, les jeux vidéo, la mode ou le marketing, le rose participe au processus de catégorisation de genre à travers son esthétisation et la répétition de stéréotypes. Porté par des hommes, il connote l’efféminement, voire l’homosexualité, confirmant son lien au féminin par son incompatibilité symbolique au masculin. Les tentatives militantes de réappropriation du rose comme emblème par luttes féministes, gayes ou queeres, ne parviennent pas à se défaire de son lien à la féminité, et le renforcent paradoxalement. Le rose se révèle ainsi être une technologie de genre, telle que la définit Teresa de Lauretis : sa représentation est sa construction.