Thèse soutenue

Jouir de l'exotisme. Sociologie des séducteurs professionnels de touristes au Pérou

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Auteur / Autrice : Juliette Roguet
Direction : Denis MerklenCapucine Boidin-Caravias
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 06/12/2021
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche et de documentation sur les Amériques
Institut : Institut des Hautes Études de l'Amérique latine (Université Paris III)
Jury : Président / Présidente : Jean-François Staszak
Examinateurs / Examinatrices : Denis Merklen, Capucine Boidin-Caravias, Jean-François Staszak, Stéphane Dufoix, Isabelle Clair, Rose-Marie Lagrave
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane Dufoix, Isabelle Clair

Résumé

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Les bricheros sont des séducteurs professionnels qui entrent dans l’espace social touristique de leur pays pour entretenir des relations éphémères ou durables avec des femmes occidentales et en retirer un bénéfice matériel, culturel, symbolique et/ou sexuel. Dans ces relations sexuelles et/ou amoureuses, la transaction n’est pas explicite. Les Andes ne font pas partie des imaginaires géographiques sexualisés. Les bricheros doivent non seulement incarner mais aussi sexualiser l’altérité exotique - mystique, ancestrale et naturelle que les visiteuses attendent. Les bricheros mettent en scène un hasard amoureux, naturalisent leur travail de l’intime et répètent la figure du militant rebelle pour mieux charmer, culpabiliser et ainsi déclencher la générosité de leurs partenaires. Ces « chasseurs de gringas » forment un groupe structuré en sous-catégories, hiérarchisées en fonction des objectifs, des techniques et des stratégies de séduction ainsi que de l'expertise de ses membres. Pour maintenir leurs échanges économico- sexuels éloignés de la "prostitution", tous les acteurs, hommes péruviens et femmes étrangères, multiplient des stratégies complexes et réciproques qui font système : ils jouent et déjouent pour mieux rejouer les rapports sociaux de sexe, d’ethnicité et de classe qui traversent leurs interactions. Croisant les champs de la socio-anthropologie du tourisme sexuel et de romance d’un côté et les études de genre (sociologie du care, de la masculinité, de la colonialité) de l’autre, Jouir de l’exotisme repose sur une enquête statistique et un terrain de trois ans à Cuzco, Lima, Arequipa et Mancora (ethnographie par immersion, entretiens et parcours de vie).