Thèse de doctorat en Études du monde anglophone
Sous la direction de Pauline Schnapper.
Soutenue le 08-11-2021
à Paris 3 , dans le cadre de École doctorale Mondes Anglophone, Germanophone, Iranien, Indien et Etudes Européennes (Paris) , en partenariat avec Centre de recherche sur les mondes anglophones (Paris) (laboratoire) .
Le président du jury était Emmanuelle Avril.
Le jury était composé de Pauline Schnapper, Emmanuelle Avril, Agnès Alexandre-Collier, Helen Drake, Jay Rowell, Rémi Lefebvre.
Les rapporteurs étaient Agnès Alexandre-Collier, Helen Drake.
Euroscepticisme, politique des partis et gain politique : une analyse comparative du Royaume-Uni et de la France de Maastricht au Brexit
Cette thèse étudie l'interaction entre l'euroscepticisme, la politique des partis et le gain politique. Plus précisément, elle cherche à déterminer dans quelle mesure le potentiel de gain politique a déterminé les positions des partis traditionnels et des politiciens individuels sur l'intégration européenne, et pourquoi l'intégration européenne a été une cause de division au sein de certains partis politiques traditionnels, mais pas dans d'autres. Comme point de départ, cette thèse utilise des arguments clés de la littérature, notamment que l'idéologie politique est façonnée par la stratégie, que la position d'un parti sur l'intégration peut affecter ses chances électorales, et que les divisions intra-partis sur les questions d'intégration représentent un grand défi pour les élites politiques. L'étude des positions des partis et des politiciens individuels commence avec la création des Communautés européennes, mais une attention particulière est accordée aux événements survenus entre 1991 et 2016. Les cas du Royaume-Uni et de la France sont étudiés et, plus particulièrement, les positions au sein des deux principaux partis politiques de ces États sont comparées. Une approche interdisciplinaire est adoptée, combinant les approches de la science politique et de la civilisation, pour étudier les débats des partis sur l'intégration européenne à travers une optique plus large. Un élément fondamental de cette thèse est l'utilisation de données primaires originales, qui fournissent un aperçu nouveau et détaillé du positionnement des politiciens des principaux partis politiques britanniques et français. Ces données primaires originales ont été recueillies par le biais d'un questionnaire quantitatif auprès des membres des chambres basses des parlements britannique et français et d'entretiens qualitatifs auprès des mêmes personnes. On avance que les positions des politiciens français des deux principaux partis politiques ont été principalement motivées par l'idéologie et la perception de l'intérêt national. Les divisions au sein des partis sur la question européenne ont été gérées avec succès et les dissidents ont rarement tiré des avantages politiques de leurs positions. En revanche, au Royaume-Uni, l'intégration a souvent été une question stratégique pour les deux principaux partis politiques. Si l'idéologie et la perception de l'intérêt national ont certainement joué un rôle dans l’élaboration des positions des partis et des politiciens individuels, il est démontré que des considérations stratégiques et, en particulier, le désir d'exploiter le potentiel de gain politique personnel, ont influencé les positions de certains politiciens. Plutôt que d'être gérées, les divisions au sein des partis ont eu un impact sur la politique officielle des partis et les dissidents ont souvent tiré des avantages politiques de leurs positions.
This thesis studies the interplay between Euroscepticism, party politics, and political gain. More specifically, it seeks to determine the extent to which the potential for political gain has determined the positions of mainstream parties and individual politicians on European integration, and why European integration has been a cause of divisions within some mainstream political parties, yet not in others. As a starting point, this thesis uses key arguments in the literature, notably that political ideology is shaped by strategy, that a party’s position on integration can affect its electoral fortunes, and that intra-party divisions on questions of integration present a great challenge for political elites. The study of the positions of parties and individual politicians begins with the establishment of the European Communities, however particular attention is paid to events between 1991 and 2016. The cases of the UK and France are studied and, more specifically, positions within the two main political parties of these states are compared. An interdisciplinary approach is taken, combining political science and civilisationist approaches, to study party debates on European integration through a wider lens. Key to this thesis is the use of original primary data, which provide new and detailed insights into the positioning of mainstream UK and French politicians. Original primary data was gathered through a quantitative questionnaire of members of the lower houses of the UK and French parliaments and qualitative interviews of the same. It is argued that, the positions of French politicians from the two main political parties have principally been motivated by ideology and perception of the national interest. Intra-party divisions over the Europe issue have been successfully managed and dissidents have rarely made political gains from their positions. In contrast, in the UK, integration was often a strategic issue for both main political parties. While ideology and perception of the national interest certainly played a role in determining the positions of parties and individual politicians, it is shown that strategic considerations, and, in particular, the desire to exploit the potential for personal political gain, influenced the positions of certain politicians. Rather than being managed, intra-party divisions impacted official party policy and dissidents frequently made political gains from their positions.
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