Thèse soutenue

Descartes à l'épreuve des théories neuroscientifiques des émotions

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Auteur / Autrice : Damien Lacroux
Direction : Denis KambouchnerJean-Gaël Barbara
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 04/12/2021
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (Paris ; 2015-....)
Equipe de recherche : Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne (Paris ; 2002-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Denis Kambouchner, Jean-Gaël Barbara, Sandrine Roux, Jean-Claude Dupont, Denis Forest, Catherine Belzung
Rapporteurs / Rapporteuses : Sandrine Roux, Jean-Claude Dupont

Résumé

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Notre étude développe les théories de trois grandes figures qui ont marqué la recherche scientifique des émotions, William James en psychologie, Joseph LeDoux en neurobiologie et Antonio Damasio en neuropsychologie, afin d’établir des comparaisons avec la psychophysiologie cartésienne des passions. Il s’agit ainsi non seulement de revisiter la troisième notion primitive cartésienne pour ouvrir la discussion avec les neurosciences, mais également de proposer une nouvelle façon d’établir des comparaisons à l’aide d’homologies fonctionnelles. Nous examinons alors, conformément à cette méthode, les phénomènes qui fondent le processus émotionnel cartésien, pour les rapprocher fonctionnellement de phénomènes expliqués de nos jours par les neurosciences des émotions. Ces comparaisons nous conduisent à révéler dans la psychophysiologie cartésienne des moments « cognitivistes » qui semblent à première lecture s’opposer au discours « somatique » de fond. Cela nous conduit alors à la fois à penser la cohérence du discours cartésien et à montrer que l’entreprise des neurosciences est aussi traversée par cette dualité. Ces homologies révèlent que la subtilité du texte cartésien permet de mettre en lumière des espaces conceptuels minimisés par les sciences cognitives sur des questions de fond comme l’explication de la conation ou le déclenchement de la volonté dans l’esprit. À l’inverse, les explications neuropsychologiques de certains phénomènes cognitifs peuvent révéler la faiblesse ou les incohérences du modèle cartésien pour livrer une explication satisfaisante de ces phénomènes. Ces homologies apportent donc au philosophe des opportunités d’interprétations nouvelles du corpus cartésien à l’aide de grilles de lecture originales fournies par les neurosciences.