Le logos du mythe d'Er

The logos of the myth of Er

• Auteur / Autrice : Michal Tarasiewicz
• Direction : Luc Brisson
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Philosophie
• Date : Soutenance le 30/03/2021
• Etablissement(s) : Paris 1
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris)
• Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire Sciences philosophie histoire (Paris ; 2009-....)
• Jury : Président / Présidente : Arnaud Macé
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Luc Brisson, Michel Fattal, Kevin Corrigan, Irini-Fotini Viltanioti
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Fattal

Mots clés

Mots clés contrôlés

La République

Platon (0427?-0348? av. J.-C.)

Logos (philosophie)

Mythologie grecque

Mots clés libres

Platon

Mythe

Image

Conversion

République

Univers

Structure

Sens

Plato

Myth

Image

Conversion

Republic

Universe

Structure

Meaning

Résumé

Cette étude vise à montrer le rôle capital que joue le mythe d’Er dans la République de Platon. Tout au long de son dialogue, le Philosophe critique la poésie pour enfin terminer son apologie de la justice par un mythe eschatologique. Comme s’il avait besoin d’une fable poétique pour sauver son concept de justice. Cependant, une analyse approfondie du dialogue platonicien et de la notion même du mythe montre que les choses sont beaucoup plus compliquées que l’on ne pourrait le croire. Le mythe d’Er n’est pas un mythe ordinaire. Il possède bien un logos : ces images sensibles portent bien une vérité sur la réalité intelligible. Deux lectures du mythe sont possibles. Une lecture littérale et temporelle qui dit : tu feras mieux d’être juste car sinon tu finiras par être puni dans l’au-delà. Et une lecture allégorique et atemporelle qui dit : tu as intérêt à être juste car, peut-être ne le vois-tu pas, mais le monde entier s’appuie sur les lois de la justice, tu es donc jugé à chaque instant de ta vie. La première lecture n’est pas particulièrement originale ; l’exemple de Céphale du début du dialogue montre déjà que l’on peut trouver des pensées similaires dans les récits poétiques sur l’Hadès (330d-e). C’est uniquement cette deuxième lecture qui montre toute l’originalité du mythe d’Er. C’est seulement elle qui nous fait découvrir son logos, et donc la raison pour laquelle le Philosophe a choisi de couronner sa réflexion sur la justice par un mythe.

My aim in this study is to show the crucial role that the myth of Er has for Plato’s Republic. For the most part of his dialogue Plato is critical about poetry. Nevertheless he ends his work with a poetic myth. What I try to prove is that to understand the importance of the myth of Er for the rest of the dialogue it is necessary to not only know how to read Plato’s poetical tales but also to have a clear vision of the structure of the Republic. The meaning of the myth becomes obvious only if we see that there are two possible readings. The first is literal and says that we must be just or we will be punished in the afterlife. The second is allegorical and says that we must be just because, whether we are aware of it or not, the entire universe is based on just laws by which we are judged at every moment of our life. The first reading claims nothing new. The example of Cephalus from the beginning of the Republic already expresses similar thoughts based on traditional representations of Hades (330d-e). However only the second reading lets us grasp the true logos of the myth, that is, its deep philosophical meaning. Once the reader reaches this point he can see that the myth of Er is this spectacular end toward which the whole argument of the dialogue gravitates.