Thèse soutenue

Imposer l'ordre : la police dans les villes et les campagnes de l'Iraq abbasside (IIe-IVe s. / VIIIe-Xe s.)

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Auteur / Autrice : Eugénie Rébillard
Direction : Sylvie DenoixMathieu Tillier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 03/12/2021
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Orient et Méditerranée (Ivry-sur-Seine, Val de Marne ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Anne-Marie Eddé
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Denoix, Mathieu Tillier, Vanessa Van Renterghem
Rapporteurs / Rapporteuses : Éric Vallet, Christian Robert Lange

Résumé

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Cette thèse se propose d’examiner le rôle de la police dans la mise en place d’un ordre étatique politique, social, fiscal et moral dans les villes et les campagnes de l’Iraq abbasside (IIe-IVe/VIIIe-Xe s.). Cette institution majeure du califat a été peu étudiée. La découverte d’un manuscrit inédit, la Risālat siyāsat al-mulūk, permet d’approcher les modalités de son fonctionnement. Pour l’État abbasside, la police s’imposa vite comme un instrument indispensable à la gouvernance du territoire et au contrôle des populations qui l’occupaient. Son étude offre un nouvel éclairage sur le développement institutionnel qui caractérisa les deux premiers siècles abbassides. La police se structurait à partir du territoire qu’elle cherchait à contrôler. À Bagdad en particulier, la spatialisation de ses activités s’articulait à une spécialisation des tâches et son fonctionnement exigeait un personnel nombreux et qualifié. Longtemps réduite à sa seule dimension urbaine, la police abbasside se déployait également dans les zones rurales. L’extension de la couverture policière, motivée par la répression des révoltes qui rythmèrent les deux premiers siècles abbassides, permet de relire le processus d’intégration du territoire iraqien au sein de l’État. L’évolution des chefs de la police et de leurs pratiques se confond également avec celle de l’armée dont elle était issue. Le calife entretenait une relation singulière avec son chef de la police dont les termes changèrent au cours la période étudiée. Les crises politico-militaires affectèrent durablement les pratiques policières qui cristallisaient les oppositions. La police devait également se définir par rapport au droit. Le chef de la police était chargé de sanctionner les contrevenants à la norme juridique, envisagée comme dynamique, et les opposants à l’ordre politique et social que cherchait à imposer l’État.