Thèse soutenue

Discours, pratiques et dynamiques environnementales autour de l'orpaillage dans la commune de Kampti, (Sud-ouest du Burkina Faso)
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Auteur / Autrice : Edith Sawadogo
Direction : Géraud MagrinConstant Evariste Dapola‏ Da
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 18/03/2021
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Université Joseph Ki-Zerbo (Ouagadougou, Burkina Faso)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement d'accueil : Université Joseph Ki-Zerbo (Ouagadougou, Burkina Faso)
Laboratoire : Pôle de recherche pour l'organisation et la diffusion de l'information géographique (Paris ; 1988-....)
Jury : Président / Présidente : François de Charles Ouedraogo
Examinateurs / Examinatrices : Géraud Magrin, Constant Evariste Dapola‏ Da, Bénédicte Thibaud
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis Gautier, Pawendkisgou Isidore Yanago

Mots clés

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Résumé

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Depuis la renaissance de l'orpaillage au début des années 2000 au Burkina Faso, le nombre de sites clandestins ne cesse d’augmenter malgré les tentatives de formalisation entamées par le gouvernement. À la date du 31 décembre 2019, le nombre de sites d’orpaillage légaux était de 36 sur plusieurs centaines. L’illégalité qui caractérise ce sous-secteur des mines favorise le développement de discours tenus par des acteurs politiques et les médias stigmatisant les artisans miniers. Selon plusieurs rapports, l’extraction artisanale de l’or, à travers les techniques non adaptées, est à l’origine de la dégradation de l’environnement. Cette thèse a pour objet de démontrer, à partir de l’exemple de la commune de Kampti (Sud-Ouest du Burkina Faso), qu’au-delà de ces techniques d’extraction et de traitement de l ’or, d’autres facteurs politiques et sociaux sont à l’origine des dégradations environnementales observées. En se basant sur l’approche de la Political Ecology, ce travail s’inscrit dans la recherche de liens analytiques entre les relations de pouvoir, les institutions, la règlementation environnementale et les dynamiques écologiques (Peet et Watts, 2002). La méthodologie adoptée associe une recherche documentaire et des enquêtes de terrain réalisées entre 2017 et 2019. Des images Landsat de 2001, 2011 et 2018 d’une résolution de 30m ont été étudiées pour connaître l’évolution spatiale et temporelle du couvert végétal à l’échelle de la commune de Kampti. L’analyse de ces images a été accompagnée de transects le long desquels les types de couvertures végétales, le type d’activités et les technique d’extraction de l’or ont été observés. Des entretiens individuels et collectifs ont été réalisés auprès de 298 personnes. Les discours des acteurs ont été collectés à partir de ces entretiens et d’articles de journaux. Les principaux textes internationaux (Conventions) et nationaux (codes miniers et de l’environnement) organisant la régulation environnementale de l’exploitation de l’or ont été étudiés. Il ressort de ces entretiens que dans la commune de Kampti, le couvert végétal recule au profit des activités humaines telles que l’agriculture, le commerce de bois et l’orpaillage. Les politiques internationales et nationales de protection de l’environnement présentent des limites en matière d’exploitation minière artisanale de l’or ainsi que des insuffisances dans leur application à l’échelle locale Les problèmes d’application sont exploités par différents acteurs (administratifs, municipaux, chefs coutumiers, orpailleurs) dans le but d’accéder à la plus grande part possible de la rente minière artisanale. Il en découle des relations de pouvoir asymétriques autour de la régulation environnementale de l’orpaillage, favorables à une exploitation anarchique de l’environnement, donc à sa dégradation. Ce ne sont pas tant les seules techniques d’exploitation d’orpailleurs pauvres qui en sont la cause que les dysfonctionnements de la régulation, qui sont d’ordre politique.