Quand les marques commercialisent des produits stigmatisés : stratégies et transfert de stigmate
Auteur / Autrice : | Nawel Fellah Dehiri |
Direction : | Géraldine Michel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance le 09/12/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Management Panthéon-Sorbonne (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Groupe de recherche en gestion des organisations (Paris ; 1992-....) |
Jury : | Président / Présidente : Nathalie Veg-Sala |
Examinateurs / Examinatrices : Thomas J. Roulet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Luc Herrmann, Sondès Zouaghi-Bensedrine |
Mots clés
Résumé
Cette recherche utilise le cadre théorique de stigmatisation pour apporter un nouvel éclairage sur les stratégies d’extension de gamme vers des produits controversés comme les produits halal ou la mode modeste destinés aux consommateurs musulmans en France. Dans un premier temps, ce travail met en lumière les stratégies visible et invisible des marques sur les marchés stigmatisés et soulignent le rôle clé des experts dans la gestion des frontières pour protéger les marques des effets négatifs de transfert de stigmatisation. Dans un second temps, trois études permettent de mieux comprendre les réactions des consommateurs face aux extensions de gamme vers des produits stigmatisés : (I) Une étude netnographique identifie un profil de consommateurs activistes et saboteurs envers les marques qui lancent des produits stigmatisés, (II) Une étude qualitative montre que bien que le consommateur musulman accueille favorablement les marques généralistes qui lancent des produits qui le ciblent, il questionne leur légitimité. (III) Enfin, une expérimentation menée auprès de 423 répondants montre un transfert de stigmatisation du produit à la marque et révèle que les non-musulmans évaluent plus négativement ces stratégies de marque que les musulmans. En effet, face aux extensions vers des produits fortement stigmatisés, les non-musulmans ressentent une menace de leur identité sociale qui va provoquer des attitudes et comportements plus négatifs que les extensions sur des produits faiblement stigmatisés. Par ailleurs, notre recherche suggère « l’effet tampon » de l’attachement à la marque dans la mesure où les consommateurs faiblement attachés à la marque s’engagent davantage dans des comportements de contestations envers la marque comparés aux consommateurs fortement attachés à la marque.