Thèse soutenue

Autour de Joan Robinson : d'une critique de la théorie marshallienne à une analyse originale de l'accumulation du capital

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Auteur / Autrice : Yara Zeineddine
Direction : Ariane Dupont-Kieffer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 19/01/2021
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Économie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Philosophie, histoire et analyse des représentations économiques (Paris ; 2001-....)
Jury : Président / Présidente : Goulven Rubin
Examinateurs / Examinatrices : Ariane Dupont-Kieffer, Christian Tutin
Rapporteurs / Rapporteuses : Maria Cristina Marcuzzo, Sylvie Rivot

Résumé

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Cette thèse retrace le parcours intellectuel de Joan Robinson à partir d’une perspective qui nous est propre, à savoir celle de la considération de l’influence de Marx sur l’évolution de ce parcours. Notre objectif est de remettre en question une lecture de cette évolution à partir de la distinction entre la « jeune » Robinson de l’analyse de l’accumulation et de la répartition et la « vieille » Robinson qui s’intéresserait plutôt à des questions de méthode en lien avec le temps. Cette lecture est problématique car elle a souvent été associée à une incohérence dans son approche, spécifiquement entre sa position méthodologique et ses travaux théoriques. Or nous montrons qu’il faudrait plutôt considérer l’évolution du parcours de Robinson à partir de la distinction de trois moments : le moment marshallien dans les années 1930, la rupture en 1942 avec la publication de son essai sur Marx et un troisième moment que nous avons qualifié d’évolution dans la cohérence. Nous étudions cette évolution à partir de son projet de généralisation de la Théorie Générale, dont nous identifions quatre étapes. La première uniquement est ancrée dans la tradition marshallienne, alors que les trois autres poursuivent une ligne de développement alternative dans la tradition de l’approche des surplus. Nous pensons que la prise en compte de celle-ci est importante pour mettre en lumière la contribution « positive » de Robinson et mieux comprendre son analyse de l’accumulation du capital. Cela nécessite de s’intéresser à cette rupture dans sa pensée que nous identifions en 1942. Celle-ci a lieu sur deux niveaux : méthodologique qui apparait dans l’évolution de son discours sur l’économie, et théorique avec l’adoption de l’approche des surplus pour la répartition. L’identification de cette double rupture nous permettra, non seulement de mieux comprendre son analyse de l’accumulation, mais aussi de montrer comment elle articule ce nouveau discours sur l’économie avec les nouveaux fondements théoriques qu’elle inscrit dans l’approche des surplus. Nous en conclurons donc que Robinson réussit son pari d’élaboration d’une théorie « générale » en longue période, où le modèle d’accumulation est fondé sur une théorie des prix et de la répartition qui reprend les propositions de la valeur travail.