Thèse soutenue

Les droit commun déportés par les Allemands depuis la France occupée : répressions, représentations et exclusions

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Auteur / Autrice : Lucie Hebert
Direction : François Rouquet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, histoire de l'art et archéologie
Date : Soutenance le 01/07/2021
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Normandie Humanités (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Caen Normandie (1971-....)
Laboratoire : Histoire, Territoires & Mémoires (Caen ; 2017-....)
Jury : Président / Présidente : Mechtild Gilzmer
Examinateurs / Examinatrices : François Rouquet, Mechtild Gilzmer, Alya Aglan, Gaël Eismann, Jean-Lucien Sanchez, Fabrice Grenard
Rapporteurs / Rapporteuses : Mechtild Gilzmer, Alya Aglan

Mots clés

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Résumé

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Durant la Seconde guerre mondiale, près de 76 000 personnes considérées comme juives sont déportées depuis la France dans le cadre du génocide. Plus de 66 000 autres personnes sont déportées dans les camps de concentration et prisons du Reich : des résistants, des détenteurs d’arme de chasse, des prostituées, des militants politiques, des individus raflés, des détenus de droit commun, des réfractaires au travail obligatoire en Allemagne, etc. Parmi ces déportés, certains ne sont officiellement pas reconnus comme tels : ceux qui ont été arrêtés, déportés suite à une infraction de droit commun. En effet, la loi les exclut du statut de déporté et du bénéfice des droits accordés aux déportés et à leurs proches. Cette thèse étudie cette exclusion, qui elle concerne, pourquoi, et comment elle se manifeste. Distinguer les déportés suite à une infraction de droit commun n’a rien d’une évidence car certains délits sont propres à l’Occupation ainsi que les modes de répression. De plus, parmi ceux arrêtés pour une infraction de droit commun, certains sont remis aux Allemands et déportés pour une autre raison. Les témoignages d’anciens déportés évoquent souvent les droit commun en se référant implicitement à un stéréotype : le truand sans foi ni loi ou le kapo brutal au triangle vert. C’est finalement l’administration qui qualifie certaines personnes comme déportées de droit commun. Considérées comme indignes de la reconnaissance du pays, elles ne sont alors pas reconnues comme victimes. Leur nom ne figure pas sur les monuments aux côtés des morts en déportation. Cette volonté d’exclusion n’efface pas complètement les victimes, notamment dans les mémoires familiales. Leur présence est alors reconfigurée en fonction des représentations sociales.