Thèse soutenue

Approches intégrées en écologie de la conservation des oiseaux marins : cas de l’utilisation d'autovaccins pour la conservation des albatros sur l'île d'Amsterdam

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Auteur / Autrice : Jérémy Tornos
Direction : Thierry Boulinier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie et Biodiversité
Date : Soutenance le 06/07/2021
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Nathalie Charbonnel
Examinateurs / Examinatrices : Thierry Boulinier, Nathalie Charbonnel, Bruno Faivre, Julien Gasparini, Maria Dias, Raul Ramos
Rapporteurs / Rapporteuses : Bruno Faivre, Julien Gasparini

Résumé

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L’Albatros à nez jaune de l’océan indien (Thalassarche carteri) est une espèce menacée d’extinction dont la population principale, qui se reproduit sur l’île Amsterdam (Terres Australes et Antarctiques Françaises), connait un déclin et une très forte mortalité des jeunes individus depuis plusieurs décennies. La bactérie responsable du choléra aviaire, Pasteurella multocida, est suspectée comme étant à l'origine de ces mortalités et notre équipe évalue depuis plusieurs années maintenant l'utilisation d'un vaccin pour protéger les poussins, via leur vaccination directe, mais aussi celle des femelles reproductrices susceptibles de transmettre des anticorps protecteurs à leur poussin. Le vaccin utilisé est un vaccin autologue (autovaccin) spécifiquement développé par Ceva-Biovac contre une souche de la bactérie Pasteurella multocida isolée sur cadavre d’albatros. Suite à l’obtention de premiers résultats prometteurs, les objectifs de la thèse étaient d’ajuster le protocole de vaccination, mais également de mieux appréhender et décrire les processus éco-épidémiologiques en jeu au sein des populations de vertébrés de l’île Amsterdam. Ceci a reposé sur l'analyse fine du suivi de couples reproducteurs année après année, mais aussi sur l'utilisation de données éco-épidémiologiques expérimentales complémentaires, notamment une nouvelle formulation du vaccin. Une diversité de pathogènes responsables de mortalités a pu être caractérisée. L’âge optimal de vaccination des poussins parait être vers 10 jours et la vaccination des femelles reproductrices semble pouvoir protéger les poussins pendant plusieurs années, mais la forte densité de rats (Rattus norvegicus) actifs dans les colonies a rendu difficile l’identification d’un effet protecteur fort du vaccin. Les résultats obtenus améliorent la compréhension des mécanismes de circulation d'agents infectieux chez des espèces à reproduction coloniale et permettront de comparer les bénéfices relatifs attendus de différents scénarios de vaccination. Le travail montre l’importance d’intégrer des approches complémentaires, notamment du domaine biomédical et de l’écologie des populations, pour aborder la problématique de l’émergence de maladies infectieuses dans le contexte des changements environnementaux actuels.