Thèse soutenue

Les femmes arméniennes : représentations, rôles et pouvoirs à travers les colophons de manuscrits arméniens (1064-1375)

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Auteur / Autrice : Nicolas Tatessian
Direction : Isabelle AugéPatrick Donabédian
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : HISTOIRE spécialité Histoire médiévale
Date : Soutenance le 17/12/2021
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études médiévales (Montpellier) - Centre d'études médiévales (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Ioanna Rapti
Rapporteurs / Rapporteuses : Julien Loiseau

Résumé

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Cette étude propose une réflexion sur la notion de pouvoir dans les sociétés arméniennes du Moyen Âge central, en centrant spécifiquement le regard sur les rôles et les représentations des femmes qui ont pu, à un titre ou à un autre, participer aux dispositifs organisant la vie de leur communauté. L'idée est d'appréhender de manière large la notion de pouvoir, non simplement comme le seul fait de la domination de l'aristocratie dynastique, mais comme une nécessité produite par l'existence même de la société arménienne, à un moment donné de son histoire.À l'appui de cette réflexion conceptuelle, on cherche à visibiliser spécifiquement la participation des femmes à ces dispositifs de pouvoir et aux processus qui les animent. Avec cette idée qu'en déplaçant ainsi le centre de notre regard, se donnent mieux à voir la complexité et le dynamisme remarquable des sociétés arméniennes médiévales de la période considérée, et qu'on aurait tort de réduire l'histoire de celles-ci à l'histoire des souverainetés et de ses élites aristocratiques.On se propose de le faire en partant d'une approche globale et presque sérielle de la documentation que nous avons ici rassemblée à partir des collections de colophons édités disponibles aujourd'hui. Cette approche permet d'établir des dynamiques, chronologiques, sociales et territoriales, que l'on décline ensuite autour de portraits de princesses emblématiques de l'aristocratie dans les secteurs souverains que contrôle celle-ci. À travers les portraits de ces princesses, c'est une histoire du pouvoir dans sa dimension souveraine que nous cherchons à compléter. À celle-ci, s'ajoute une histoire du pouvoir dans sa dimension gouvernementale, au sens des catégories conceptuelles proposées par Michel Foucault. On considère ici que la période qui s'étend entre 1064 et 1375 est celle d'une transformation majeure de la société arménienne médiévale, qui voit parallèlement s'effacer en son sein la domination de l'aristocratie dynastique et éclore comme jamais la culture lettrée en arménien. Moins il y a d'Arménie sur nos cartes, plus il y a d'Arméniennes et d'Arméniens dans nos sources.C'est aussi ce paradoxe apparent que nous interrogeons ici en suivant la présence et le parcours des femmes que nous pouvons repérer dans les colophons, notamment en relativisant les contours culturels du fait arménien, ou plutôt en intégrant à celui-ci le principal phénomène qui détermine alors sa transformation : celui de son rapport au processus d'islamisation, dont nous proposons ici d'interroger les formes de la réception.Transformations sociales, politiques et culturelles : visibiliser la participation des femmes aux dispositifs de pouvoir à travers les colophons permet de documenter ainsi l'ensemble de ces transitions annonçant la modernité arménienne post-féodale et de connecter l'histoire des Arméniennes et des Arméniennes à la vaste histoire globale de leur temps.