Thèse soutenue

Pour qui combattre? : les volontaires canadiens-français entre l’affirmation et l’indifférence, 1914-1919
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Auteur / Autrice : Michel Litalien
Direction : Frédéric Rousseau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : HISTOIRE spécialité Histoire militaire
Date : Soutenance le 10/12/2021
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches interdisciplinaires en sciences humaines et sociales (Montpellier) - Centre de recherches interdisciplinaires en sciences humaines et sociales (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Jean-Paul Pellegrinetti
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéfanie Prezioso, Béatrice Richard

Résumé

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S’agissant du Canada, l’idée selon laquelle les francophones n’ont pas démontré le même enthousiasme pour l’enrôlement que les anglophones du pays domine. Jusqu’à l’adoption de la conscription en décembre 1917 et de sa mise en vigueur à l’hiver de 1918, les Canadiens français se sont pourtant enrôlés volontairement et en nombre plus important que les estimés avancés par une historienne américaine en 1937, chiffres toujours utilisés de nos jours. Le patriotisme n’a pas été la raison principale qui a motivé l’enrôlement des volontaires canadiens-français, mais le goût d’aventure a sans doute été celui qui fut le plus fréquent. Du point de vue historiographique, la participation des volontaires canadiens-français au front ne se résume en général qu’au seul 22e Bataillon d’infanterie, unité qui s’illustra à maintes reprises au front. Il y avait pourtant suffisamment de volontaires francophones pour former et maintenir d’autres unités au front, voire une brigade d’infanterie francophone complète. Les autorités militaires ordonnèrent plutôt l’envoi des «surplus» de soldats francophones en renfort au 22e Bataillon, mais surtout mais surtout aux unités anglo-québécoises qui souffraient elles aussi de la raréfaction des enrôlements volontaires. Combattant à des milliers de kilomètres de leurs foyers pour la défense d’un pays qui n’était pas le leur, minoritaires au sein d’une armée anglophone peu accueillante envers les minorités, cibles d’une presse anglophone parfois hostile à leur égard et venant d’une population en général hostile à la conscription, pour qui ces soldats faisaient-ils cette guerre? Au-delà de cette question, notre thèse interroge la contribution et l’expérience de guerre des combattants francophones. Elle examine les interactions entre ces derniers et leurs homologues anglophones et également les relations avec les populations belge et française. Cette thèse s’inscrit à la fois dans une histoire nationale canadienne de la Première Guerre mondiale, en raison des similitudes entre les deux groupes nationaux linguistiques, et dans une histoire «transnationale» où les expériences vécues par les différentes communautés minoritaires pourraient être comparées. Outre l’exploitation des archives militaires, notre thèse est fondée sur l’analyse croisée des témoignages de combattants publiés et inédits dont ce travail a aussi été l’occasion de réaliser un inventaire raisonné.