Thèse soutenue

Construire, transmettre et s’approprier des savoirs sur le cancer et la chimiothérapie orale : Une étude psychosociale située dans la perspective théorique des représentations sociales

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Auteur / Autrice : Thibaud Marmorat
Direction : Marie Préau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 28/06/2021
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire GRePS (Lyon)
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Laboratoire : Groupe de Recherche en Psychologie Sociale / GRePS
Jury : Président / Présidente : Dominique Lhuilier
Examinateurs / Examinatrices : Benjamin Derbez, Catherine Guy Rioufol
Rapporteurs / Rapporteuses : Thémis Apostolidis, Juliet Foster

Résumé

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Situé en psychologie sociale, ce travail de thèse investigue les processus de construction, de transmission et d’appropriation des savoirs de santé depuis la saisie théorique et empirique d’un objet médical complexe : le traitement du cancer par chimiothérapie orale.D’un point de vue contextuel, l’ambition de cette thèse s’ancre dans le développement de la prise en charge ambulatoire et la promotion du modèle du self-care en cancérologie, ainsi que dans l’essor des anticancéreux oraux. S’accompagnant de la mise en place de dispositifs éducatifs dédiés à sa « sécurisation », la prescription d’une chimiothérapie orale objective également une prise en charge médicale au sein de laquelle le patient est « responsable » d’une prise effective et conforme du traitement prescrit contre le cancer d’une part, et est appelé à développer de multiples tâches d’auto-soins d’autre part. D’un point de vue théorique, notre recherche s’appuie sur la perspective d’étude des représentations sociales. Celle-ci offre une conception de la connaissance comme socialement enracinée, construite et incarnée. Les objectifs du travail de thèse sont de saisir la spécificité, l’hétérogénéité et la dynamique des savoirs sur le cancer et de la chimiothérapie orale – avec un regard porté sur le rôle des facteurs communicationnels, interactionnels et socio-symboliques. Il s'agit également de mettre en évidence la participation de ces savoirs dans l'orientation des pratiques de santé des malades ainsi que dans les conduites éducatives et thérapeutiques des soignants. Dans le cadre d’un partenariat avec une équipe hospitalière du Rhône-Alpes impliquée dans le suivi thérapeutique et éducatif des patients sous anticancéreux oraux, nous avons réalisé une recherche de terrain impliquant le recueil et l’analyse d'un matériau qualitatif (entretiens semi-directifs, observations) et de données quantitatives (questionnaires). Trois phénomènes ont ainsi été étudiés dans le cadre de nos investigations empiriques : i) l’élaboration du vécu du cancer et de son traitement dans la perspective des malades, avec une investigation des dimensions sociales, cognitives, affectives et symboliques de l’expérience de la maladie (entretiens de recherche et questionnaires), ii) l’appropriation de l’éducation thérapeutique des patients sous anticancéreux oraux par les soignants, avec une investigation des savoirs, des normes et des valeurs mobilisés pour développer – et communiquer sur – des conduites éducatives (étude ethnographique) et iii) la circulation des savoirs de santé dans les situations thérapeutiques, avec une investigation du rapport qu’entretiennent les phénomènes communicationnels avec les informations et les significations que transmettent les soignants et les soignés dans leurs interactions (étude ethnographique). Dans leurs spécificités et leurs interrelations, nos investigations empiriques soulignent le caractère dialogique des savoirs touchant aux sphères de la santé, du corps et de la maladie. L’appropriation profane et médicale du traitement du cancer par chimiothérapie orale dépend de différents niveaux du contexte social, et engage des systèmes de pensée pluriels et complexes. Cette appropriation se construit et s’actualise dans l’espace thérapeutique, les interactions et les pratiques sociales ou professionnelles, et réfère à des modes d’appréhension de l’objet engageant des dimensions à la fois pratiques, cognitives, affectives, et socio-symboliques.