Thèse soutenue

Impact du parcours de soins des foetus en retard de croissance intra-utérin sur l’implémentation des recommandations en pratique clinique et sur le pronostic néonatal

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Auteur / Autrice : Anthony Atallah
Direction : Muriel Doret
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Obstétrique et Epidémiologie
Date : Soutenance le 21/01/2021
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Interdisciplinaire Sciences-Santé (Villeurbanne ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Health Services and Performance Research (Lyon)
Jury : Président / Présidente : Pascal Gaucherand
Examinateurs / Examinatrices : Muriel Doret, Vassilis Tsatsaris, Céline Chauleur, Denis Gallot, Marine Butin
Rapporteurs / Rapporteuses : Vassilis Tsatsaris, Céline Chauleur

Résumé

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Les modalités de surveillance des fœtus en RCIU sont parfois discordantes. A l’ère où l’utilisation des bonnes pratiques cliniques basées sur des preuves a démontré une amélioration considérable de la survie néonatale sans morbidité sévère, les fœtus en RCIU étaient moins susceptibles de recevoir ces soins optimaux. L’objectif de OPGREN 0 était d'identifier la prévalence du diagnostic des RCIU au sein d’une maternité de type 3 à Lyon et d'étudier l'impact des recommandations françaises publiées en 2013 sur le taux de détection des RCIU. Entre 2011-2017, 1 020 (3,3 %) nouveau-nés ont été identifiés comme RCIU et ont rempli les critères d'inclusion. Le taux de détection des RCIU était similaire avant et après la publication des recommandations françaises publiées en 2013. En effet, 50,8% (201/395) des RCIU ont été diagnostiqués entre 2011-2013 contre 52,6% (245/465) entre 2015-2017 (p=0,59). L’objectif d’OPGREN 1 était d'évaluer l'impact de l’implémentation des recommandations prénatale relatives à la gestion du RCIU du collège français des gynécologues et obstétriciens (CNGOF) sur le pronostic néonatal des fœtus du RCIU. A partir des recommandations du CNGOF, nous avons défini l’ensemble des soins minimaux requis (SMR) attendus dans la prise en charge prénatale des RCIU, et avons évalué l’impact de l’implémentation de ces recommandations sur le pronostic néonatal des fœtus RCIU précoces et tardifs. Le pronostic néonatal a été apprécié selon un critère composite incluant la morbidité et la mortalité néonatales. L'application des SMR a montré une amélioration du pronostic néonatal des RCIU précoces (p=0,003), et une amélioration du pronostic néonatal des RCIU nés avant 32 semaines d’aménorrhée (p=0,03). Une analyse multivariée a confirmé les résultats montrant une augmentation de la morbi-mortalité néonatale en l'absence des SMR chez les RCIU précoce avec un OR de 1,79 (IC à 95 % 1,2-3,19). L'objectif de OPGREN 2 était d’évaluer l'impact d'un parcours standardisé sur l’implémentation des recommandations dans la prise en charge prénatale des fœtus RCIU, en comparaison à un parcours traditionnel. Nous avons évalué le taux de réalisation des SMR définis dans OPGREN 1 dans le parcours standardisé par rapport au parcours traditionnel. Entre 2015-2017, 120 fœtus ont été suivis dans le parcours traditionnel et 125 dans le parcours standardisé. Le parcours RCIU a donné lieu à un taux plus élevé de SMR (86,4 %) par rapport au parcours traditionnel (27,5 %) (OR* 20 (95 % IC 10,0-39,7). Parmi les RCIU précoces, 31 % ont reçu les SMR au sein du parcours traditionnel contre 83 % dans le parcours standardisé (p<0,001). Chez les RCIU tardifs, 22 % ont reçu les SMR dans le parcours traditionnel contre 92 % dans le parcours standardisé (p<0,001). Le parcours standardisé a entraîné une augmentation de la corticothérapie prénatale complète en cas de naissance <34 semaines d’aménorrhée (92,8 %) par rapport au parcours traditionnel (50,0 % ; p<0,001) et une réduction du taux de césarienne avant travail pour anomalie du rythme cardiaque fœtale (15 %) par rapport au parcours traditionnel (41,3 % p=0,007). Nous avons sélectionné entre 2015 et 2017 tous les fœtus petit-pour-l’âge-gestationnel (PAG) et avons comparé le taux d’intervention obstétricale dans le parcours traditionnel par rapport au parcours standardisé. L’étude IATROPAG confirme l’absence d’une iatrogénie obstétricale supérieure dans le parcours standardisé par rapport au parcours classique. Au total, le parcours standardisé a permis un meilleur pronostic néonatal chez les fœtus en RCIU précoce, compte tenu d’une meilleure implémentation des recommandations pour la pratique clinique sans augmentation de la iatrogénie obstétricale dans la population des faux positifs du dépistage. Une évaluation au sein des différents types de maternité du réseau périnatal AURORE permettrait d’identifier le maillon défaillant, responsable d’une mauvaise implémentation des recommandations.