Thèse soutenue

Le débat politique autour de la crise de l’euro en France et en Allemagne : stratégies de sortie de crise nationales et dynamiques d’européanisation

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Auteur / Autrice : Jost Richter
Direction : Reiner MarcowitzDietmar Hüser
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, Littératures et Civilisations
Date : Soutenance le 17/12/2021
Etablissement(s) : Université de Lorraine en cotutelle avec Universität des Saarlandes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études germaniques interculturelles de Lorraine
Jury : Président / Présidente : Ulrich Pfeil
Examinateurs / Examinatrices : Reiner Marcowitz, Dietmar Hüser, Christine Aquatias, Guido Thiemeyer, Birgit Metzger
Rapporteurs / Rapporteuses : Christine Aquatias, Guido Thiemeyer

Résumé

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L’Union économique et monétaire (UEM) créée en 1999 est censée être un élément fédérateur de l’Union européenne. En se donnant une monnaie commune, onze Etats membres renoncèrent à leur souveraineté monétaire pour s’organiser à un niveau supranational. A longue terme, le projet d’UEM devait également servir de fondement à une Union politique. Pourtant, l’évolution depuis la crise financière et économique de 2008 a cruellement révélé certains défauts de construction de l’UEM, qui contribuèrent à l’éclatement d’une crise de la dette souveraine au sein de la zone euro. De plus, la création de mécanismes de renflouement a suscité des débats par rapport à la notion de solidarité au sein de la communauté européenne. Force est de constater que le projet ambitieux de l’UEM risque de nuire à la cohésion entre les pays partenaires plutôt que de l’améliorer.Les défis économiques et politiques de la crise de la dette souveraine ont fait resurgir d’anciens débats franco-allemands sur la forme et les objectifs de l’UEM et la nécessité d’une plus grande coordination des politiques économiques à l’échelle européenne, assurée par un « gouvernement économique ». Des initiatives diplomatiques communes comme la déclaration de Deauville d’octobre 2010 ne peuvent pas dissimuler les divergences entre les visions française et allemande de la construction européenne et des compétences de l’UE en matière de politique économique et de commerce.Se pose la question de savoir dans quelle mesure la France et l’Allemagne sont capables de faire valoir leurs préférences respectives dans le processus de réforme de l’UEM. Après avoir présenté les spécificités des débats monétaires dans les deux pays, Il est prévu d’analyser comment partis politiques, organisations patronales, syndicats, banques et journaux se positionnent par rapport aux questions essentielles de la crise de l’euro. La période étudiée couvrira les années de crise 2010-2014. L’analyse portera sur les points suivants : les règles de l’UEM, la coordination de la politique économique, le rôle de la BCE et la création de mécanismes de stabilité. Est-il possible d’identifier des transferts et des dynamiques d’européanisation dans la formulation des intérêts français et allemands ? Les acteurs politiques et socio-économiques des deux pays partagent-ils une même vision directrice ou restent-ils plutôt ancrés dans des modèles nationaux ? L’objectif des études menées sera de vérifier dans quelle mesure l’appartenance à l’UEM a engendré une européanisation des cultures économiques et monétaires nationales.