Thèse soutenue

Modélisations physique et numérique de la zone endommagée autour de galeries creusées dans l'argile de Boom

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Auteur / Autrice : Florence Peguiron
Direction : Albert GiraudVincent Labiouse
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géosciences
Date : Soutenance le 13/12/2021
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SIReNa - Science et ingénierie des ressources naturelles (Lorraine ; 2018-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : GeoRessources
Jury : Président / Présidente : Richard Giot
Examinateurs / Examinatrices : Albert Giraud, Vincent Labiouse, Pierre Delage, Frédéric Collin, Séverine Levasseur, Sylvie Granet
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Delage, Frédéric Collin

Résumé

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Le stockage des déchets hautement radioactifs est une problématique complexe en raison des exigences élevées en matière de sécurité et de la durée importante du stockage. Une solution envisagée est leur enfouissement dans une couche géologique profonde. La très faible perméabilité et la capacité d'auto-colmatage de l'argile de Boom en font une formation hôte privilégiée. Cette argile est étudiée dans le laboratoire souterrain HADES (High Activity Disposal Experimental Site) situé à Mol (Belgique) depuis 1974. Lors du creusement de galeries, une zone endommagée, dite EDZ (Excavation Damaged Zone), se crée suite à la décompression du terrain. Les propriétés mécaniques, hydrauliques et chimiques de l’argile de Boom y sont localement modifiées. Il est donc important de pouvoir prévoir l’étendue de cette zone et son impact sur la sécurité du stockage. Cette thèse vise à contribuer à une meilleure compréhension de la zone endommagée au travers de modélisations physique et numérique. La faible perméabilité de l’argile de Boom induit un fort couplage hydro-mécanique qui provoque à court terme une modification de la pression interstitielle. Cela a été mis en évidence lors de la réalisation des galeries du laboratoire souterrain HADES. En effet, des piézomètres installés préalablement dans le massif ont mesuré une légère augmentation suivie d’une forte chute de la pression interstitielle à mesure de l’avancement du front du tunnel. D’autre part, une convergence plus importante du massif a été mesurée horizontalement (i.e. parallèlement au litage) et la zone endommagée était également plus étendue horizontalement. Ce comportement pourrait être lié au caractère anisotrope de l’argile de Boom aussi bien mécanique (anisotropie de résistance et de déformabilité) qu’hydraulique. L’anisotropie des contraintes préexistantes dans la formation argileuse peut également avoir une influence. Une partie importante du travail consiste à modéliser physiquement l’excavation d’une galerie à grande profondeur. Il s’agit d’essais sur cylindres creux d’argile de Boom réalisés avec une cellule triaxiale modifiée disponible à la HEIA-FR. Les déformations de l’échantillon sont observées grâce à un micro-tomographe. Des essais seront réalisés sur des échantillons prélevés parallèlement et perpendiculairement au litage afin de simuler le comportement de galeries, respectivement de puits lors de la phase d’excavation. L’influence de l’orientation du litage sera ainsi mise en évidence. Dans un second temps, les essais en laboratoire seront modélisés numériquement. Le modèle constitutif utilisé permettra de prendre en considération aussi bien l’anisotropie de résistance que l’anisotropie de déformabilité de l’argile de Boom. Les résultats seront comparés aux observations expérimentales, et dans la mesure du possible, à une résolution analytique. Finalement, une modélisation numérique d’une partie du laboratoire souterrain sera effectuée et les résultats seront comparés aux mesures in-situ obtenues du projet CLIPEX.