Les mêmes et les doubles : la tension entre l’imitation et la représentation ou les paradoxes de l’identité fictionnelle
Auteur / Autrice : | Nicolas Erdrich |
Direction : | Manuel Rebuschi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 25/11/2021 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Nancy ; 2013-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Archives Henri Poincaré- Philosophie et Recherches sur les Sciences et les Technologies (Nancy ; Strasbourg ; 2018-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jérôme Dokic |
Examinateurs / Examinatrices : Manuel Rebuschi, Filipe Drapeau Vieira Contim, Ondine Bréaud, Christophe Bouriau | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jérôme Dokic, Fabrice Correia |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce mémoire est consacré à l'étude de la notion de double en philosophie. Le propos qui va suivre peut sans doute être résumé en une phrase : je souhaite défendre l'idée que les doubles n'ont aucun poids ontologique. Toute chose est singulière, quoique toute chose puisse s'avérer, épistémiquement parlant, le double d'une autre.Lorsque nous parlons de ''double'' dans un contexte pratique, dans une plaisanterie ou dans le résumé d'un film fantastique, notre interlocuteur sait généralement de quoi il retourne : soit qu'il s'agisse d'une quantité deux fois plus grande, de la reproduction d'un objet, d'une personne extrêmement ressemblante à une autre ou plus généralement de rapports perturbés à l'identité. Mais lorsque nous souhaitons analyser plus précisément ce que nous entendons par ''concept de double'', l'idée paraît néanmoins plus abstruse. La célèbre remarque d'Augustin, avouant, au livre XI des Confessions, une incompétence à définir ce qu'est le temps en dépit de sa compréhension immédiate du terme pourrait certainement aussi être formulée à propos du double : nous voyons bien de quoi il retourne, mais sitôt qu'on entreprend d'en expliquer les faits, les mots nous fuient et nous nous trouvons dans l'embarras d'en préciser la nature exacte. La question qui oriente le présent travail est précisément d'analyser cette notion.Nous venons d'indiquer l'objet de ce travail, et nous venons d'en décrire l'enjeu global. Précisons maintenant le problème qui se pose, avec la notion de double, en philosophie. La question est la suivante : un double a-t-il un poids ontologique en tant que tel, ou ne s'agit-il que d'un être de langage, une étiquette pour parler de choses, en réalité, uniformément singulières ? Les doubles sont-ils des imitations objectives, des similaires ontologiques, ou s'agit-il de représentations rapprochées par des similarités fonctionnelles ? Peut-on ainsi cliver le double en deux pôles, les doubles par imitation et les doubles par représentation, en dépit des tensions qui tendent à les rapprocher ou à les éloigner ? Enfin, en fonction de nos réponses à ces questions, quelles conclusions devrions-nous alors tirer de la catégorie du double en ce qui concerne nos actions, nos jugements, et plus particulièrement encore, notre rapport à nous-même et à autrui ?