Thèse soutenue

La découverte des lieux de culture pour faciliter l'expression orale : recherche-action avec des adultes migrants en formation linguistique
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Auteur / Autrice : Élise Gandon
Direction : Hervé AdamiClaudie Péret
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 22/10/2021
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Analyse et traitement informatique de la langue française (Nancy)
Jury : Président / Présidente : Lucile Cadet
Examinateurs / Examinatrices : Hervé Adami, Claudie Péret, Bruno Maurer, Virginie André, Jean Pierre Sautot
Rapporteurs / Rapporteuses : Lucile Cadet, Bruno Maurer

Mots clés

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Résumé

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Les adultes migrants en formation linguistique ont besoin d’acquérir des compétences sociolangagières directement utiles dans la vie quotidienne. Sur un temps de formation court, les objectifs d’apprentissage sont donc concrets.Formatrice FLE dans un organisme de formation lyonnais, nous avons mis en place des activités didactiques dans des lieux de culture qui permettent d’offrir un espace de parole plus grand favorisant ainsi l’acquisition de la langue orale et l’intégration sociolangagière. Il est parfois difficile de déclencher la prise de parole en formation : le parcours migratoire et l’installation dans le pays d’accueil sont des étapes difficiles : problème de santé physique et psychique, logement précaire, adaptation culturelle… Les adultes migrants vivent souvent une forme de déclassement social : diplômes non reconnus, perte d’un emploi valorisant dans le pays d’origine… Le fait de ne pas suffisamment maitriser le français pour échanger avec les natifs place les migrants en situation d’insécurité langagière. La maîtrise de la langue semble être le seul outil offrant une réelle autonomie dans la vie quotidienne.Les lieux de culture font appel aux préférences culturelles (littérature, art…) mais également aux expériences antérieures, aux souvenirs, à la culture personnelle dans un sens plus large. Dans notre travail de thèse, nous avons tout d’abord émis l’hypothèse que les découvertes culturelles pouvaient favoriser la prise de parole. Puis nous avons essayé de démontrer que ces prises de parole pourraient faciliter l’acquisition de formes lexicales, réutilisables dans d’autres contextes de communication. Nous nous sommes appuyée sur des travaux de recherche qui montrent que les activités culturelles donnent un espace de parole plus grand et jouent un rôle dans l’apprentissage.Notre travail de thèse s’inscrit dans le domaine de la didactique de l’oral en FLE et plus particulièrement l’acquisition du lexique. Dans notre analyse de corpus, nous avons retenu le déictique je et les marques de la première personne, intéressant dans le sens où l’acquisition de la langue a pour but la communication avec autrui dans la langue cible. Nous avons également analysé les verbes subjectifs favorisant la prise en charge d’un énoncé de type évaluatif et enfin, les adjectifs, utilisés pour décrire à la fois objectivement et subjectivement l’environnement.Notre travail de recherche s’est effectué auprès de 32 adultes migrants auxquels nous avons proposé des lieux culturels sélectionnés comme étant propices à déclencher la parole. Chaque prise de parole au cours des séances a été enregistrée et transcrite.Au cours de notre analyse, nous avons pu observer que les participants ayant subi un fort déclassement social font un lien avec leurs références culturelles personnelles. Par ailleurs, nous avons également noté que les sens mobilisés dans les lieux culturels déclenchent des souvenirs incitant les participants à s’exprimer. Ces prises de parole ont pu permettre à certains participants d’utiliser des adjectifs pour décrire les caractéristiques d’un lieu, d’un objet et pour exprimer un intérêt pour le lieu culturel.Nous avons également tenté de vérifier si le lexique utilisé dans le cadre des séances de découverte de lieux culturels pourrait être transférable à d’autres situations de communication, en confrontant les participants à un entretien professionnel. Cette simulation d’entretien a également été proposé à des participants témoins n’ayant pas suivi les séances de découverte culturelle. Cette étape a permis d’observer que les participants qui ont suivi des séances dans des lieux culturels utilisent en moyenne davantage d’adjectifs et de verbes que les groupes témoins pour décrire une expérience ou une compétence professionnelle et utilisent stratégiquement les adjectifs de qualité dans le but de se valoriser auprès du recruteur.