Thèse soutenue

Etude du rôle de MYD88 et des voies NF-kB dans l'émergence des lymphomes B
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Auteur / Autrice : Lilian Roland
Direction : Jean FeuillardChristelle Vincent
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la sante
Date : Soutenance le 24/03/2021
Etablissement(s) : Limoges
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences Biologiques et Santé (Limoges ; 2018-2022)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Contrôle de la Réponse Immune B et Lymphoproliférations (Limoges ; 2018-....)
Jury : Président / Présidente : Michel Cogné
Examinateurs / Examinatrices : Jean Feuillard, Christelle Vincent, Stéphanie Poulain, Karl Balabanian
Rapporteurs / Rapporteuses : Camille Laurent, Florence Nguyen Khac

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les lymphomes ont causé 557 730 décès dans le monde en 2018 et sont la 5ème cause de mortalité due à un cancer en France. Les recherches fondamentales et appliquées dans ce domaine sont donc cruciales pour améliorer les diagnostics et les thérapies. Les voies de signalisation cellulaire du facteur de transcription NF-κB, jouant un rôle central dans la survie et la prolifération de la cellule, sont fréquemment dérégulées et impliquées dans l’émergence des lymphomes non Hodgkinien des cellules B (LNHB). Les études menées au laboratoire sur ces trois années concernaient le rôle de MYD88 et de NF-κB dans le contexte de l’émergence des lymphomes liés à la cellule B. La mutation L265P de la protéine adaptatrice MYD88 (MYD88L265P), exacerbant la signalisation des « toll like receptor » (TLR), récepteurs impliqués dans la réponse immunitaire innée de la cellule B entraîne une activation constitutive de NF-κB. La protéine mutée MYD88L265P est retrouvée dans de nombreux cas de LNHB allant des lymphomes lymphoplasmocytaires (LLP) indolents aux lymphomes agressifs diffus à grandes cellules B (DLBCL). La macroglobulinémie de Waldenström (MW) présente dans environ 90% des cas, cette mutation MYD88L265P, faisant d’elle un évènement primaire dans l’émergence de ce LLP. Pour pouvoir étudier les conséquences d’une telle mutation sur la transformation de la cellule B, nous avons réalisé une étude in vivo, via un modèle murin exprimant MYD88L252P (orthologue murin de la mutation MYD88L265P chez l’humain) seulement des cellules B grâce à l’expression de la CRE-recombinase via le promoteur du gène Cd19. En effet, l’étude de ce modèle développant un lymphome présentant des similarités avec la MW, nous a permis de visualiser son pouvoir transformant sur la cellule B, mais aussi le comportement de la cellule dans le microenvironnement d’un organisme entier. Nous avons pu confirmer l’aptitude de MYD88L252P à former un clone lymphoplasmocytaire, ainsi que la présence d’un pic d’IgM monoclonal dans le sérum et une invasion de plasmocytes à IgM dans la moelle osseuse, qui sont des caractéristiques de la MW.L’échappement immunitaire est une composante majeure dans l’émergence des LNHB. Dans le cas des lymphomes liés au virus d’Epstein Barr (EBV), les cellules B immortalisées par ce virus sont aussi aptes à moduler la réponse immunitaire qui leur est adressée. Concernant ce dernier phénomène, nous avons décrit le profil immunorégulateur in vitro de cellules B infectées par l’EBV en latence III. La protéine LMP1, produite lors de la latence II et III, active essentiellement la voie canonique de NF-κB, et permet la surexpression des protéines immunomodulatrice PD-L1, IL-10, TGF- β1 et IL35 (EBI3 et IL12A). Nous avons aussi mis en évidence, l’expansion des cellules T régulatrices (Treg) conventionnelles et non conventionnelles dépendant de l’axe PD-1/PD-L1. Dans de nombreux cancers, la protéine de surface PD-L1 est surexprimée impactant fortement le microenvironnement des cellules tumorales. Ainsi, dans le cas des DLBCL, cette surexpression est associée à un mauvais pronostic. Du fait de son importance dans la progression de la tumeur, les tests thérapeutiques avec des anticorps anti-PD-L1 peuvent se révéler être très efficaces. Pour cela, nous avons réalisé des tests précliniques in vivo ciblant PD-L1 directement, et ex vivo ciblant les voies permettant son expression dans le modèle murin L.CD40 (lmp1/cd40) développant un lymphome indolent se rapprochant du lymphome de la zone marginale (LZM) dans lequel nous avons montré que les tumeurs B surexprimaient la protéine PD-L1. Nous avons pu démontrer les effets bénéfiques de ce traitement avec une réduction de la taille de la rate in vivo, une diminution de l’expression du gène PD-L1 ex vivo et une réactivation des cellules T. Ce travail ouvre de nouvelles perspectives de recherche sur l’échappement à la réponse immune dans les LNHB associés à la mutation activatrice de MYD88.