Thèse soutenue

Thérapie laser interstitielle des cancers du sein localisés

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Auteur / Autrice : Yohan Kerbage
Direction : Pierre Collinet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Développement et pathologie de l'enfant, gynécologie-obstétrique, endocrinologie et reproduction
Date : Soutenance le 16/06/2021
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Thérapies Laser Assistées par l'Image pour l'Oncologie - U 1189
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Barranger
Examinateurs / Examinatrices : Anne-Sophie Bats, Henri Azaïs
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Thomassin-Naggara, Guillaume Legendre

Résumé

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Introduction : Les carcinomes mammaires de moins de 10 mm représentent 31,6% des cancers détectés par mammographie dans le cadre du dépistage organisé. L’augmentation de l’incidence de ces cancers du sein de faible risque amène à considérer les thérapies focales comme une alternative à la chirurgie. Le traitement par laser interstitiel consiste à une destruction thermique des tissus grâce au rayonnement laser. Cette technologie développée dans notre unité notamment pour le cancer de prostate avec des résultats prometteurs invitent à son utilisation dans le cadre du cancer du sein. Objectifs : Pour le développement de cette technique, la première partie de ce travail a été dédié à l’identification des critères d’éligibilité de cette technique en évaluant les données de la littérature et les contraintes techniques. A partir de ces données, des protocoles expérimentaux ont été construits afin d’évaluer ces différentes conditions. Ceci selon deux approches, par expérimentations ex vivo et in vivo et par l’élaboration et l’évaluation d’un modèle prédictif informatisé. La dernière partie du travail avait pour objectif le développement d’un modèle anthropomorphique de sein afin de valider la précision et les modalités de monitorage du traitement.Matériels et méthodes : Le tissu de dinde a été utilisé comme modèle ex vivo et les glandes mammaires de brebis constituaient les modèles in vivo. Deux lasers de longueurs d'onde différentes (805 nm et 980 nm) ont été utilisés. Deux types de fibres, de deux fabricants différents, ont été utilisés : des fibres à tir direct d'un diamètre de 600 μm et des fibres diffusantes. Les fibres diffusantes avaient une longueur de 5 mm et 10 mm. Une modélisation informatique a été réalisée pour prédire les dommages thermiques et établir une corrélation avec les procédures ex vivo et in vivo en utilisant des coefficients constants et variables. Le modèle mathématique était basé sur la méthode des éléments finis pour résoudre les équations de distribution de la lumière, de la chaleur et des dommages thermiques. Un modèle anthropomorphique de sein a ensuite été créé. Les tumeurs étaient représentées par du tissu de dinde et avaient un diamètre de 10 mm. La surveillance a été effectuée par guidage échographique. Les sondes 2D et 3D classiques ont été utilisées. La procédure comprenait un marquage thermique à l'aide d'un laser à 980 nm. La fibre optique a été introduite à l'aide d'une aiguille de 17 G. Le réglage du laser était de 15 W pendant 5 secondes.Résultats : Sur la base de nos expérimentations ex vivo et in vivo, la configuration optimale pour ce traitement était l'utilisation du laser 980 nm à 4 W avec des fibres à tirs directs pour un temps de traitement minimum de 150 s. Le modèle informatique prédictif a été développé et a montré une bonne prévisibilité de la nécrose en accord avec les données expérimentales. Concernant la réalisation des fantômes mammaires, 17 fantômes ont été créés avec inclusion de 34 tumeurs. Les modèles expérimentaux de fantômes mammaires étaient cliniquement et échographiquement similaires au sein humain, à l'exception de leurs valeurs d'élastographie, plus élevées, en moyenne de 112 kpa, contre 30 kpa pour le sein humain. L'analyse a été réalisée avec la sonde 2D sur neuf fantômes (18 tumeurs) et avec la sonde 3D sur huit fantômes (16 tumeurs). Une comparaison par paires a montré que la sonde 3D a obtenu une meilleure précision de repérage que la sonde 2D (la moyenne estimée du décalage était de 0,06 mm pour la sonde 3D contre 0,5 mm pour la sonde 2D) (p = 0,025) [...]