Thèse soutenue

Structure interne d'un volcan basaltique (Le Piton des Neiges, Ile de La Réunion), pour l'évaluation de son potentiel géothermique

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Auteur / Autrice : Camille Paquez
Direction : Vincent Famin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la Terre et de l’Univers
Date : Soutenance le 16/09/2021
Etablissement(s) : La Réunion
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, Technologies et Santé (Saint-Denis, La Réunion)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire GéoSciences Réunion (Saint-Denis, Réunion)
Jury : Président / Présidente : Laurent Michon
Examinateurs / Examinatrices : Yves Géraud, Sophie Violette
Rapporteurs / Rapporteuses : Béatrice Ledesert, Anthony Hildenbrand

Résumé

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Le volcan Piton des Neiges (La Réunion) concentre de nombreux indices d’hydrothermalisme en surface, suggérant l’existence d’un potentiel géothermique exploitable. Les précédentes campagnes d’exploration, débutées dans les années 70, ont mis en évidence des gradients géothermiques prometteurs dans les forages d’exploration géothermiques du cirque de Salazie. Cependant, elles révèlent aussi la difficulté d’identifier les zones perméables au sein de ce volcan. Les failles de caldera pourraient présenter cette perméabilité nécessaire, or aucun consensus n’existe quant à l’existence, le nombre et l’extension des calderas du Piton des Neiges. La carte géologique actuelle ne suffit pas car elle est très peu contrainte dans la zone interne du volcan du fait de la difficulté d’accès et de ses reliefs escarpés. Ainsi, certains aspects clefs de son histoire géologique restent méconnus. Pour améliorer la compréhension de l’histoire du Piton des Neiges en vue d’une exploration géothermique, nous avons tout d’abord pallié au manque de données géochronologiques sur les formations plutoniques et explosives du volcan afin d’apporter des contraintes temporelles sur les sources de chaleur. Grâce à une étude de thermochronologie multitechnique (U-Pb sur zircon et (U-Th)/He sur apatite), nous mettons en évidence (1) un plutonisme polyphasé correspondant aux stades de reprise d’activité du volcanisme (~2 Ma, ~1,4 Ma, ~0,7 Ma et ~0,15 Ma) suivi de refroidissements rapides successifs ; (2) un épisode explosif majeur précisant l’âge de la principale caldera du volcan à 188 ± 5 Ka ; (3) une cessation de l’activité volcanique à ~27 Ka (et non 12, 22 ou 29 Ka comme proposé précédemment), ce qui précise l’âge de la dernière source de chaleur probable. Pour établir un modèle architectural du massif volcanique permettant de localiser les zones favorables à la géothermie, nous avons réalisé une nouvelle carte géologique des cirques à l’échelle 1/25000e dont la subdivision des unités s’appuie sur l’ensemble des connaissances géologiques existantes. Cette nouvelle carte est dressée à partir d’une reconnaissance exhaustive de terrain, y compris dans les zones les plus inaccessibles du massif, complétée par de la photogrammétrie aérienne. Nous identifions tout d’abord une caldera d’emprise plus restreinte que dans les propositions précédentes, de forme elliptique, mise en place à la fin du stade PN3, et ne correspondant pas aux bordures des cirques actuels. Nous mettons par ailleurs en évidence un contrôle majeur du démantèlement par les déstabilisations de flancs qui créent des discontinuités structurales et lithologiques dans le bâti de l’édifice, et ce dès les premiers stades de construction du Piton des Neiges. La présence de brèches dans la partie interne du volcan, issue de l’imbrication de plusieurs déstabilisations et de l’effondrement de la caldera, a en effet guidé l’érosion et conduit à la forme actuelle des cirques. Notre modèle architectural du Piton des Neiges apporte des contraintes nouvelles sur la caractérisation du système hydrothermal, expliquant la répartition des indices d’hydrothermalisme en surface. C’est notamment dans les formations bréchiques anciennes et à l’intersection des failles de caldera et de la rift zone et des sill-zones différenciées que se situent la majorité des sources thermales. Le système intrusif joue également un rôle de barrière hydraulique, qui entraîne une compartimentation du système hydrothermal. Les niveaux de brèches semblent, eux, constituer des réservoirs superficiels dans le système hydrothermal fonctionnant comme un réservoir fracturé.