Thèse soutenue

Etude de la modélisation des accélérateurs de particules par des méthodes de «machine learning» pour optimiser et fiabiliser l'opération d'un linac de forte puissance

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Auteur / Autrice : Mathieu Debongnie
Direction : Jean-Marie de ContoFrédéric Bouly
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique subatomique et astroparticules
Date : Soutenance le 25/03/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale physique (Grenoble ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie (Grenoble ; 2003-....)
Jury : Président / Présidente : Georges Quénot
Examinateurs / Examinatrices : Tomas Junquera, Dirk Vandeplassche, Annick Billebaud
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Delerue, David Rousseau

Résumé

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Les projets récents d’accélérateurs de particules demandent d’atteindre des niveaux de performances, de fiabilité et de stabilité de plus en plus stricts. En particulier, les projets d’ADS (Accelerator Driven System), dont le but est de piloter un réacteur nucléaire à l’aide d’un accélérateur de particules, nécessitent de construire des accélérateurs de protons à haute puissance (quelques MW) et extrêmement fiable afin de permettre l’incinération efficace de déchets nucléaire. C’est le cas du projet MYRRHA (Multi-purpose hYbrid Research Reactor for High-tech Applications) qui a pour objectif la construction d’un réacteur sous-critique piloté par un accélérateur avec un courant de protons CW (Continuous Wave) de 4 mA accéléré jusqu’à 600 MeV (= 2.4 MW). Ce projet, porté par le SCK-CEN en Belgique, est basé sur la construction d’un accélérateur linéaire (linac) supraconducteur et a pour objectif de passer sous la limite de 10 arrêts du faisceau plus long que 3 secondes par cycle d’opération de 3 mois. Ceci représente un niveau de fiabilité qui n’a encore jamais été atteint.Un des points clé pour atteindre cet objectif est de garantir un bon réglage de l’injecteur composé d’une LEBT (Low energy Beam Transport line) et d’un RFQ (Radio-Frequency Quadrupole). Le rôle de la LEBT est de guider et focaliser le faisceau depuis la source d’ion jusqu’au RFQ, le premier élément accélérateur. En effet, le rôle de la LEBT notamment est crucial pour obtenir un faisceau de bonne qualité qui pourra être transporté le long du linac tout en minimisant les pertes faisceaux qui peuvent causer l’arrêt de la machine lorsqu’elles deviennent trop importantes. Hors, dans un injecteur, la dynamique du faisceau est complexe et fortement influencée par les effets de charges d’espaces et leur compensation. De plus, il est nécessaire de pouvoir changer rapidement la configuration de l’injecteur dans une large gamme de configurations (bas courant et cycle utile pour le « commissioning » jusqu’au courant nominal avec un cycle utile de 100 %). Dans ce contexte, cette thèse explore la possibilité d’utiliser des méthodes d’apprentissage automatique pour le développement d’un modèle numérique capable de reproduire fidèlement le comportement expérimental d’un injecteur et plus spécifiquement d’une LEBT. En particulier, cette thèse étudie l’entraînement de réseau de neurones artificiels par apprentissage supervisé avec pour objectif de modéliser l’injecteur de MYRRHA ainsi que celui de IPHI (Injecteur de Proton à Haute Intensité, CEA Saclay). Dans ce but, plusieurs ensembles de données expérimentales ont été réalisés lors de la mise en service de la LEBT de MYRRHA et pendant l’opération de l’injecteur IPHI. La modélisation de ces deux injecteurs a aussi été réalisée à l’aide du code de calcul TraceWin afin de compléter les ensembles de données. Dans ce manuscrit, la constitution de ces ensembles de données, l’entrainement de réseaux de neurones sur ces données et les performances de ces derniers sont décrits et discutés.