Thèse soutenue

Propriétés optiques d'analogues des surfaces des petits corps primitifs du système solaire

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Auteur / Autrice : Robin Sultana
Direction : Pierre Beck
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la Terre et de l'Univers et de l'Environnement
Date : Soutenance le 07/10/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la terre, de l’environnement et des planètes (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de planétologie et d'astrophysique de Grenoble
Jury : Président / Présidente : François Ménard
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Pinet
Rapporteurs / Rapporteuses : Sonia Fornasier, Antoine Pommerol

Résumé

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Le Système Solaire héberge une population d’objets appelés Petits Corps.Ceux-ci résultent du processus de formation planétaire au sein du disque protoplanétaire, mais contrairement aux planètes, ils n’ont pas connu d’épisode de différenciation qreforgeant totalement leur organisation et changeant leurs compositions chimiques et minéralogiques.Ils sont donc supposés être des vestiges des premiers objets formés dans le disque protoplanétaire, et doivent contenir des indices quant à la composition originelle ainsi qu’aux conditions de température du disque protoplanétaire, à l’endroit où ils se sont formés.Connaître ces conditions initiales dans le disque permettrait de mieux comprendre l’évolution des planètes, et des matériaux de base présents dans le disque ayant servi à la chimie pré-biotique.L’étude spectroscopique de la lumière qui nous parvient des Petits Corps que l’on suppose les plus primitifs montre que ceux-ci présentent des spectres relativement plats avec peu de signatures spectrales, et une faible pente rouge.Les récentes missions d’exploration in-situ des plus primitifs de ces astres montrent que leur surface est constituée d’une couche poreuse de poussière dont les grains affichent des tailles inférieures au micromètre, soit inférieures à la taille de la longueur d’onde à laquelle on les observe.Ces propriétés de surface doivent avoir une forte incidence sur la façon dont ces objets réfléchissent la lumière, et donc sur leurs propriétés spectrales.Les travaux effectués pendant les trois années de cette thèse visent à mieux comprendre l’interaction de la lumière avec des grains hyperfins (plus petits que la longueur d’onde), et comment elle se propage dans de telles surfaces.Dans cette perspective il a été nécessaire de mettre au point un protocole de broyage de matériaux permettant de produire des poudres dont la taille de grains est comparable à ce que l’on retrouve sur les surfaces des Petits Corps, ainsi que de synthétiser des échantillons analogues de ces surfaces en termes de structure et de texture (échantillons hyperporeux).Sur ces échantillons, il a été question d’étudier l’influence de ces différents paramètres (taille de grains et porosité) sur les caractéristiques spectrales (pente et profondeur de bande d’absorption) dans le visible et le proche infrarouge (Vis-NIR).Les mesures ont montré que les bandes d’absorption tendent à disparaître et les pentes spectrales à varier lorsque la taille des grains diminue, induisant une uniformisation des spectres.Une partie de cette thèse a en outre été dédiée à l’exploration des caractéristiques spectrales de mélanges de grains hyperfins de deux matériaux de propriétés optiques différentes (matériaux peu absorbants et matériaux très absorbants).Nous avons mis en évidence que lorsque des grains de matériaux d’indices optiques différents sont intimement mélangés, ils se retrouvent optiquement isolés et interagissent avec la lumière de manière individuelle selon le régime de la diffusion Rayleigh, donnant aux spectres en réflectance une pente bleue caractéristique dans le Vis-NIR.Enfin, un dernier aspect abordé dans cette thèse consiste en l’explication de l’observation, sur des noyaux cométaires et des surfaces d’astéroïdes troyens de Jupiter, de spectres en émissivité présentant des signatures de silicates vers 10 µm.Nos travaux indiquent que cette signature des silicates est révélatrice de la présence de grains hyperfins de silicates dispersés dans une matrice de matériaux plus brillants dans le moyen infrarouge.