Thèse soutenue

Approche numérique des effets de site dans des vallées 2D : impacts sur l'endommagement de différent types de bâtiment

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Auteur / Autrice : Kaveh Oghalaei
Direction : Bertrand GuillierCécile Cornou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la Terre et de l'Univers et de l'Environnement
Date : Soutenance le 29/01/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la terre, de l’environnement et des planètes (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences de la Terre (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Garambois
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Audin, Maria Lancieri, Ebrahim Haghshenas
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-François Semblat, Étienne Bertrand

Résumé

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La réduction de la composante du risque sismique liée aux dommages causés aux bâtiments dans les vallées sédimentaires nécessite une estimation précise de la réponse des bâtiments tenant compte de l'amplification des mouvements sismiques dans les dépôts géologiques de surface. Les codes parasismiques actuels et les études d'aléa sismique utilisent principalement des proxys pour tenir compte de la réponse sismique 1D (effets de site 1D) dans les spectres réponse. Dans les vallées sédimentaires 2D, le confinement latéral des dépôts géologiques conduit à la génération d’ondes de surface diffractées sur les bords de vallée qui sont piégées dans la vallée, ce qui, en plus de de la réverbération des ondes de volume (effets de site 1D), entraîne une amplification et un allongement de la durée du mouvement sismique par rapport aux effets de site 1D. Ces effets de site 2D ne sont pas encore pris en compte dans l'évaluation de l’aléa sismique et la conception parasismique. Cette thèse propose de mieux comprendre et quantifier les dommages aux bâtiments dans les vallées 2D, en particulier la différence entre les dommages causés par les effets de site 1D et 2D. Dans le cadre du projet européen NERA, des réponses impulsionnelles temporelles 1D et 2D ont été calculées sur plusieurs récepteurs à la surface libre pour un grand nombre de vallées 2D différentes en termes de propriétés géométriques et élastiques. Ces réponses impulsionnelles ont été convoluées avec des séismes synthétiques couvrant une large gamme de magnitude et de distances épicentrales. Le déplacement maximal au sommet de bâtiments (béton armé, aciers...) issus des typologies RISK-UE et HAZUS est ensuite calculé ainsi que les dommages au rocher, dans les structures 1D et les vallées 2D. Outre le calcul des dommages, plusieurs autres indicateurs liés au mouvement du sol au rocher et aux sediments et aux propriétés géométriques et élastiques des vallées ont été extraits.À partir de la base de données ainsi construite, nous montrons que, si l’intensité de mouvement du sol et la coïncidence des fréquences entre le bâtiment et le sol sont les facteurs clés expliquant les différences de dommages entre les sédiments et le rocher pour les vallées 1D et 2D, la distribution spatiale des sur-endommagements entre les vallées 2D et 1D est principalement contrôlée par le contraste de vitesse entre les sédiments et le rocher, l'étroitesse de la vallée et la pente des bords de la vallée. Les sur-endommagements maximaux se produisent près des bords de vallées et à leur centre (en particulier pour les vallées les plus étroites) tandis que les sous-endommagements sont observés sur les pentes les plus fortes. Ces sur-endommagements se produisent principalement pour des rapports entre fréquences des sols 1D et des bâtiments supérieures à 1, conséquence des effets de site 2D qui amplifient le mouvement du sol sur une large gamme de fréquences au-delà de la fréquence de résonance 1D. Ce mécanisme est d'autant plus fort que la vallée est étroite et que le contraste de vitesse est important. Nous montrons le contrôle des ondes de surface diffractées sur les bords de la vallée sur les sur-endommagements ainsi que les effets de bord de vallée sur les sous-endommagements. Les effets de sur- ou de sous-endommagement ne dependent pas des typologies de bâtiments, ouvrant la perspective de développement de "facteur d'aggravation de dommages" visant à inclure les effets de site 2D dans la distribution des dommages , quel que soit le type de bâtiment. Le dernier objectif de cette thèse vise à extraire, à partir de mesures in situ, les fréquences de résonance des 2 principales typologies de bâtiments (RC et acier) dans la ville de Téhéran (Iran) située sur un bassin sédimentaire 3D profond. Les résultats, comparés au code parasismique iranien et aux relations empiriques existantes dans le monde, montrent la nécessité d’inclure les dimensions horizontales des bâtiments iraniens dans les relations empiriques