Thèse soutenue

Evolution du traitement de l'information émotionnelle au cours du vieillissement sain et dans la maladie de Parkinson

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Auteur / Autrice : Elie Poncet
Direction : Elena Moro
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences cognitives, psychologie et neurocognition
Date : Soutenance le 13/09/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de psychologie et neurocognition (Grenoble ; Chambery ; 1996?-....) - Institut des neurosciences de Grenoble
Jury : Président / Présidente : Anne Guérin-Dugué
Examinateurs / Examinatrices : Julien Bastin
Rapporteurs / Rapporteuses : Marc Verin, Nathalie George

Résumé

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La prévalence des stimuli négatifs classiquement observée chez de jeunes adultes s’atténue au cours du vieillissement sain, voire évolue vers une prévalence des stimuli positifs. Cet effet lié à l’âge est appelé « effet depositivité ». Présent dans des tâches d’évaluation du ressenti émotionnel, cet effet disparait lors de tâche d’évaluation de la tendance à l’action, suggérant une dissociation entre émotion et comportement d’action. Mieux comprendre l’évolution du lien entre processus émotionnels et comportements d’action au cours du vieillissement sain permettrait de préciser les conditions d’émergence de l’effet de positivité et de mieux comprendre les troubles moteurs et affectifs associés dans certaines pathologies neurodégénératives telles que la maladie de Parkinson. Le premier volet d’études de la thèse a consisté à évaluer l’évolution du traitement émotionnel au cours du vieillissement sain. Lors d’une tâche d’exploration libre de paires d’images émotionnelles, une première étude enoculométrie montre chez les personnes âgées une orientation automatique de l’attention réduite et une exploration attentionnelle plus focalisée spatialement pour les scènes positives, par rapport aux adultes jeunes et d’âge moyen.Au niveau cérébral, une seconde étude en IRM fonctionnelle (IRMf) suggère une réorganisation cérébrale au coursdu vieillissement sain qui traduirait une évolution des stratégies de traitement émotionnel : alors que les jeunes personnes activeraient plutôt un réseau fronto-limbique associé à l’évaluation et la régulation émotionnelles et à un traitement cognitif plus complexe, les personnes âgées (vs jeunes) activeraient davantage des régions liées à l’intégration viscéro-somato sensorielle, à la visualisation spatiale et à la programmation et régulation motrice dans une stratégie plus incarnée de l’évaluation émotionnelle. En revanche, les deux groupes, jeunes et âgés, se distinguent moins dans la tâche de tendance à l’action, suggérant des stratégies cérébrales de traitement émotionnel quasi-analogues pour décider d’une action motivée. Le deuxième volet d’études de la thèse a consisté à évaluer l’évolution du traitement émotionnel chez des patients parkinsoniens de novo en utilisant les mêmes protocoles des études précédentes. L’étude en oculométrie (3ème étude) révèle chez les patients, une orientation automatique de l’attention réduite pour les scènes émotionnelles (vs neutres) et d’autant plus pour les scènes positives et une exploration attentionnelle globalement plus étendue, par rapport aux contrôles sains. L’étude en IRMf (4ème étude)révèle, quant à elle, une suractivation d’un large réseau temporo-parieto-fronto-limbique spécifiquement dans latâche de tendance à l’action chez les patients (vs contrôles sains), suggérant un mécanisme de compensation aux difficultés rencontrées par les patients dans cette tâche, alors que leur évaluation émotionnelle est relativemen tpréservée. Les patterns oculomoteurs et cérébraux observés spécifiquement chez les patients parkinsoniens denovo ouvrent la piste à l’identification de potentiels nouveaux (bio)marqueurs précoces de la maladie de Parkinson et la tâche de tendance à l’action semble être un outil d’intérêt dans cette perspective.