Généralisation de l’E-FEM pour la modélisation de la rupture triaxiale des matériaux composites quasi-fragiles à l’échelle mésoscopique
| Auteur / Autrice : | Alejandro Ortega Laborin |
| Direction : | Yann Malécot, Laurent Daudeville |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Matériaux, mécanique, génie civil, électrochimie |
| Date : | Soutenance le 03/09/2021 |
| Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Ingénierie - matériaux mécanique énergétique environnement procédés production (Grenoble, Isère, France ; 2008-....) |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Sols, solides, structures, risques (Grenoble, Isère, France ; 1992-....) |
| Jury : | Président / Présidente : Gioacchino Viggiani |
| Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Moës, Bert Sluys, Loredana Contrafatto | |
| Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Baptiste Colliat, Delphine Brancherie |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L’étude présentée concerne l'analyse numérique des mécanismes de rupture à l’échelle mésoscopique dans les matériaux quasi-fragiles hétérogènes. Cette analyse est basée sur la Méthode des Éléments Finis Enrichis (E-FEM). Un cadre, mathématiquement et physiquement cohérent, qui permet de considérer simultanément tous les modes de rupture avec leurs états triaxiaux de contrainte associés est proposé. L’objectif est de modéliser une large variété de processus de rupture tridimensionnelle à l’échelle mésoscopique dans des matériaux complexes et fortement hétérogènes tels que le béton.Une analyse mathématique détaillée est réalisée des fondements variationnels des approches courantes de l'E-FEM utilisées pour la simulation de la rupture localisée et pour les matériaux hétérogènes. Cette analyse permet d’identifier des erreurs théoriques et des pathologies qui ont jusqu’ici empêché d’aboutir à un cadre de modélisation généralisé qui soit complètement fonctionnel.Des développements sont ensuite réalisés pour consolider la proposition d’un nouveau modèle E-FEM. Tout d’abord, le modèle intègre une discontinuité forte qui gère les caractéristiques les plus importantes d’un mode de rupture mixte généralisé. On présente ensuite, l’intégration dans le modèle de la discontinuité faible, qui gère la représentation des hétérogénéités des matériaux dans un seul élément. Pour cela, l’étude s’appuie sur des travaux antérieurs d’application de l'E-FEM aux matériaux hétérogènes mais qui se sont toujours restreints à des approches à un seul mode de rupture. Des idées venant des travaux E-FEM récents sur des matériaux homogènes et des analyses de rupture à grand échelle en deux dimensions sont aussi intégrées dans cette étude.Finalement, l’implémentation numérique de ce cadre théorique est finalisée, en proposant un compromis optimal entre la capacité de prédiction du modèle et l’éfficacité du logiciel. La version généralisée finale du modèle intégré est testée dans une variété de situations et comparée avec d’autres approches pour mettre en évidence ses caractéristiques de base et son potentiel. Un premier travail de validation est effectué sur un matériau homogène en simulant une expérience classique de rupture en mode mixte. L’étude des processus de fracture tridimensionnels des matériaux hétérogènes est ensuite abordée avec la simulation numérique du comportement d’échantillons constitués d’une inclusion régulière dans une matrice uniforme de matériau. Pour terminer, le modèle généralisé est utilisé pour la simulation numérique d’échantillons de béton en considérant des distributions d’hétérogénéités (granulats et pores) réalistes venant de données de campagnes expérimentales. Une discussion sur l’intérêt et les limites du modèle, ainsi que sur ses perspectives d’utilisation et de développement, permet de conclure cette étude.