Thèse soutenue

Résorber à bas bruit : ethnographie de l'action publique lyonnaise de résorption des squats et bidonvilles de migrants roupains précaires

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Auteur / Autrice : Louis Bourgois
Direction : Philippe Warin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences politiques
Date : Soutenance le 10/06/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pacte, laboratoire de sciences sociales (Grenoble, Isère, France)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Matteudi
Examinateurs / Examinatrices : Anne Revillard, Tommaso Vitale
Rapporteurs / Rapporteuses : Renaud Payre, Pascale Pichon

Résumé

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Depuis le milieu des années 1990, Lyon comme les autres métropoles française a connu une réapparition des squats et bidonvilles, majoritairement habités par des populations européennes identifiées comme Rom. Cette thèse propose une analyse de l’action publique locale développée sur le territoire métropolitain, sous l’angle de la sociologie de la gouvernance urbaine et de l’instrumentation de l’action publique.Dans une première partie, la thèse revient sur le phénomène social (à partir notamment du parcours de trois personnes présentes sur le territoire) et sa traduction en problème public, en démontrant l’émergence progressive d’un objectif partagé de résorption.La deuxième partie met en lumière l’existence d’une action publique relativement dense, organisée, à la gouvernance polycentrique impliquant un large ensemble d’acteur locaux, publics et privés au sein du système local d’action publique. Elle met en avant deux types d’outils de l’action publique : d’une part les projets de court terme, aux financements dédiés, visant à l’insertion des publics ; d’autre part les dispositifs visant principalement soit à la mise à l’abri soit à l’expulsion des personnes.La troisième et dernière partie revient sur les principes organisateurs de cette action publique locale, et propose la notion de politique à bas bruit. Elle démontre en effet la création d’une « filière d’insertion » discrète, en grande partie distincte de la filière de droit commun. Le bas-bruit de la politique repose sur trois éléments : le premier est composé de mécanismes dérogatoires au droit commun, et de pratiques instituées de non-recours. La thèse propose -ainsi un nouveau type de non-recours, le non-recours par interdiction. Les deux autres éléments sont la mobilisation massive de « travailleurs bénévoles » impliqués sur l’accompagnement social et le passage vers le droit commun, et la mise à l’écart de toute forme de participation des personnes au sein de l’action publique.Ainsi, la thèse propose une exploration du système local d’action publique, dont les caractéristiques sont marquées par l’histoire, la culture et les caractéristiques propres au territoire observé.