Thèse soutenue

San José, ville globale : assistance technique, circulation des savoirs et planification urbaine au Costa Rica, 1927-1986

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Auteur / Autrice : Alejandro de Jesus Bonilla-Castro
Direction : Alain Musset
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance le 20/09/2021
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Laurent Faret
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Faret, Lucile Medina, Norma Daniela Navarrete Calix, Ana Patricia Montoya Pino, Bernard Vincent
Rapporteurs / Rapporteuses : Lucile Medina, Norma Daniela Navarrete Calix

Résumé

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Après 1945, l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’Organisation des États américains (OEA) et le Point IV furent trois des promoteurs les plus importants des programmes d’assistance technique au niveau mondial et régional. Ces programmes, qui ont été influencés par le modèle du Service créé par l’Institut des affaires interaméricaines (IAIA) dans les années 1940, ont favorisé la circulation des savoirs de la planification urbaine en utilisant diverses stratégies : les missions d’experts, la distribution de matériel pédagogique, les programmes de bourses d’études, la création de normes et la tenue de conférences internationales. Ces programmes reflétaient une « mondialisation solidaire » dont la principale caractéristique était de promouvoir le développement économique et social dans les pays « sous-développés » par le biais de principes universels qui pourraient être reproduits à l’échelle mondiale. Au niveau de l’Amérique latine, l’OEA, l’ONU et le Point IV, future Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), étaient charges de mettre en œuvre ces pratiques. Le Costa Rica s’est bénéficié de ces programmes qui devaient lui permettre de résoudre, par des moyens institutionnels, les problèmes du logement populaire et de l’urbanisme dans sa région métropolitaine. Depuis sa fondation en 1954, l’Institut national du logement et de l’urbanisme (INVU) s’est engagé dans cette « mondialisation solidaire » en envoyant ses fonctionnaires à l’étranger afin de se former, de participer aux séminaires et congrès internationaux et, en même temps, afin qu’ils demandent l’aide d’experts pour renforcer leur appareil institutionnel et leurs instruments de planification. A partir de sources diverses dans des archives institutionnelles du Costa Rica, la CEPALC, l’UNESCO, les Nations Unies et le programme CINVA de l’OEA conservé à Bogotá, cette thèse propose d’analyser dans le cadre des programmes internationaux d’assistance technique le processus de circulation des savoirs de la planification urbaine au Costa Rica et les mécanismes d’appropriation, d’hybridation et de rejet d’instruments de planification, de modèles urbains et de la fonction sociale de propriété foncière utilisées par l’INVU pour construire les politiques publiques de logement et d’urbanisme entre 1954 et 1986. À cet égard la thèse analyse le parcours historique des programmes d’assistance technique dans deux gouvernances mondiales, tels que l’internationalisme et la mondialisation solidaire; le processus d’institutionnalisation des programmes d’assistance technique dans la politique étrangère du Costa Rica; l’internationalisation naissante du Costa Rica dans le cadre des congrès panaméricains d’architecture réalisés avant 1950; la création de réseaux professionnels d’urbanistes et la participation de l’INVU en diverses espaces de liaison par le biais de programmes d’assistance technique; la mutation des savoirs et la conception d’un agenda spécifique pour l’Amérique centrale; et l’appropriation, hybridation et rejet de cet agenda au sein de l’INVU.