Thèse soutenue

L'image du héros et du guerrier dans le récit des expéditions d'Alexandre le Grand
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Auteur / Autrice : Stéphane Perez-Giudicelli
Direction : Olivier Battistini
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance le 19/03/2021
Etablissement(s) : Corte
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Environnement et sociéte (Corte ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lieux, identités, espaces, activités (Corte, Haute-Corse)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Marie-Rose Guelfucci, Guy Labarre, Philippe Pesteil, Antoine-Marie Graziani
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Rose Guelfucci, Guy Labarre

Mots clés

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Résumé

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En se fondant sur les sources principales de l’histoire d’Alexandre le Grand, nous avons cherché à mettre en évidence, les modèles héroïques d’une part, les modèles guerriers d’autre part, ainsi que toutes les qualités qui fondent une pensée stratégique et tactique de la guerre propre au conquérant. Par un travail de croisement de sources et le choix d’une étude sous forme de récit, nous avons tenté d’apporter un éclairage original sur la relation particulière qu’entretient Alexandre et ses différents modèles, avec leur conception du combat et des vertus du combattant pour accéder à l’idéal suprême à la fois guerrier et héroïque : l’aristeia. Celle-ci est l’essence même de ce que doit chercher à atteindre Alexandre pour maintenir sa légitimité en tant qu’hègémôn de la Ligue de Corinthe, roi des Macédoniens et héritier de Philippe. Et la nature de ce legs paternel est dès le début très claire. Il s’agit de vaincre quoi qu’il en coûte. Cette nécessité absolue de vaincre conduit Alexandre à adopter un art de la guerre, qui est aussi une science en l’occurrence (nous pensons à la poliorcétique notamment), profondément homérique. Mais il le réinvente, il repousse les limites de ce que son père avait imaginé dans le cadre de son plan d’invasion de l’Asie. Ses exploits personnels témoignent davantage de sa volonté de surpasser ses modèles initiaux. Pourtant, il agit en parfaite conformité avec le paradigme homérique, un véritable code de conduite pour le chef d’armée autant que pour le simple soldat. Comme les héros d’Homère, Alexandre est un promachos. Telle est l’une des clés de l’efficacité de son commandement. D’autre part, nous avons relevé, dans les sources traitant des périodes ayant précédé l’œuvre de conquête de Philippe et de son fils, de précieux exemples de victoires décrochées par la combinaison des vertus guerrières chez les stratèges, lesquels sont propres par leur prestige à servir de modèles pour Alexandre, et ce, dès sa jeunesse. Dans l’art de la guerre, comme le rappelle Carl von Clausewitz, prédomine l’empirisme. Enfin, nous nous sommes surtout donné comme objectif de montrer comment, dans la pensée de la guerre propre à Alexandre, culmine l’excellence de tout ce qui lui a précédé, y compris la faculté d’adaptation si chère à Xénophon mais aussi à Philippe, mais surtout un art de gouverner par le mérite personnel acquis sur le champ de bataille. Alexandre et ses Macédoniens ne reproduisent pas les exploits héroïques qui les inspirent tant, ils se posent eux-mêmes en modèles pour la postérité, véritablement admirables et inégalables.