Thèse soutenue

De la preuve de concept à l’optimisation - l’utilisation d’une espèce d’acarien prédateur pour contrôler la population de la Chrysomèle des racines du Maïs (Diabrotica virgifera virgifera) (LeConte, 1868)

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Auteur / Autrice : Antoine Pasquier
Direction : Elodie Vercken
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 10/12/2021
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Côte d’Azur (2020-....)
Laboratoire : Institut Sophia Agrobiotech (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes)
Jury : Président / Présidente : Anne-Marie Cortesero
Examinateurs / Examinatrices : Anne-Marie Cortesero, Benjamin Gard, Yannick Outreman, Stefan Toepfer, Thibault Andrieux
Rapporteurs / Rapporteuses : Benjamin Gard, Yannick Outreman, Stefan Toepfer

Résumé

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Le maïs est la première céréale cultivée dans le monde (162 millions d'hectares). Il joue un rôle capital dans l’alimentation humaine et animale et sa culture occupe environ 9% de la surface agricole utile en Europe. Depuis son arrivée en Europe en 1992, la chrysomèle des racines du maïs appartenant à l’ordre des Coléoptères menace cette culture d’intérêt. Le stade larvaire de cet organisme est particulièrement nuisible pour les plantes car il s’attaque aux parties souterraines de cette céréale causant des pertes de rendement pouvant atteindre 80 % du potentiel de la culture dans les cas les plus critiques. Les pesticides chimiques, l’utilisation d’OGM Bt et la rotation des cultures alternant le soja et le maïs sont les principales méthodes de lutte pour contrôler les populations de ce ravageur actuellement. Cependant, des études ont démontré que certaines populations étaient résistantes à ces insecticides et étaient capables (i) de persister dans le sol plus longtemps et (ii) d’étendre leur gamme d’hôtes en s’attaquant aux racines du soja. Dans ce contexte, il est nécessaire d’explorer de nouvelles méthodes de protection des cultures qui permettront une lutte plus intégrée de ce ravageur. Une étude a récemment démontré le rôle potentiel des acariens prédateurs du sol en tant qu’agents de lutte biologique. Ces organismes sont au sommet des chaînes trophiques dans les systèmes agricoles et ont d’ores et déjà montré de fortes capacités de contrôle de populations de ravageurs souterrains. L’objectif principal de ma thèse est de développer une stratégie de lutte biologique viable d’un point de vue agronomique et économique pour lutter contre la chrysomèle des racines du maïs. Dans un premier temps, j’ai évalué la capacité de prédation des trois acariens du sol (Stratiolaelaps scimitus, Gaeolaelaps aculeifer et Macrocheles robustulus) sur les premiers stades de développement de la chrysomèle en laboratoire. Ces résultats ont été concluants et un des trois candidats a particulièrement attiré notre attention : G. aculeifer. Cet acarien prédateur a montré une capacité de prédation plus importante sur le premier stade larvaire du ravageur. Dans un second temps, j’ai étudié l’effet de la présence et de la densité (100, 500 et 1000 acariens par plants de Maïs infestés par le ravageur) de cette espèce d’acarien prédateur sur la population de chrysomèle en condition semi-contrôlée. Cette expérience a permis de montrer que les densités d’acariens testées permettent toutes de protéger efficacement le plant de Maïs. Enfin, et dans le but de faciliter l’utilisation de ces acariens prédateurs en tant qu’agent de biocontrôle, j’ai introduit une faible densité d’acariens prédateurs en présence de nourriture alternative au moment du semis de Maïs (méthode ‘Predator-in-first’) dans un champs naturellement infesté par les chrysomèles. Les paramètres physiologiques des plants de Maïs et populationnel de la chrysomèle ont tous deux montré que cette méthode permet de revenir à des valeurs comparables à celles des pesticides utilisés classiquement contre ce ravageur. Ces expériences ont permis de confirmer le potentiel des acariens prédateurs et de mettre en valeur le potentiel de l’approche dite de “Predator-in-first”. Ces travaux devront être confirmés par une campagne plus large d’essais en conditions réelles mais ils apportent d’ores et déjà des informations primordiales dans la compréhension du potentiel de lutte biologique de ces organismes du sol peu étudiés jusqu’ici.