Thèse soutenue

L’en-corps de l’analyste : Tact et acte analytique

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Auteur / Autrice : Rafaela Brandao Alves
Direction : Jean-Michel VivesDaniela Scheinkman Chatelard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 03/08/2021
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur en cotutelle avec Universidade de Brasília
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'anthropologie et de psychologie cliniques, cognitives et sociales (Nice ; 2016-)
Jury : Président / Présidente : Denise Maurano
Examinateurs / Examinatrices : Mário Eduardo Costa Pereira
Rapporteurs / Rapporteuses : Denise Maurano, Marcia Maesso

Mots clés

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Résumé

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La présente recherche a pour préoccupation le silence sur le champ du sensible dans une expérience d'analyse. Dans cette perspective, nous nous proposons de penser quelle est la fonction de la présence des corps dans l'acte analytique, en articulant le moment de l'acte aux effets de résonance de la voix dans le corps. Nous nous demandons alors si l'acte analytique serait invoqué par la sensibilité du corps à la voix en circulation dans une analyse. Pour essayer de répondre à cette question, nous mettons en avant comme concepts de base l'acte analytique et le corps. Nous pensons qu'il est pertinent de garder le corps comme l'une de ces bases et pas seulement l'acte analytique, car c'est précisément lui qui nous offre les perspectives d'être affecté et de se faire toucher, si pertinentes pour cette étude. La recherche est théorico-réflexive, ce qui signifie qu’un travail d'analyse a été effectué sur la base bibliographique dans laquelle ont été repérées les productions qui couvrent les concepts centraux pour atteindre les objectifs de cette discussion, qui sont : acte analytique, corps et voix. D'autres concepts seront travaillés en parcourant les concepts centraux, comme : le transfert, le sujet supposé savoir, le désir de l'analyste, le savoir/vérité ; la langue, la pulsion ; l'objet a, la résonance, le parlêtre et la topologie moebienne. Notre point de départ est que la direction du traitement vise à vider le transfert de savoir, sachant que l'acte analytique et la rencontre entre les corps sont directement impliqués dans cette direction. L'acte s'articule donc à la politique inhérente aux principes de pouvoir qui parcourent le maniement du transfert et le corps se lie à une esthétique qui ne traverse pas la conscience, mais qui provoque des effets notamment car elle échappe à la rationalisation. Ainsi, nous nous proposons d'articuler topologiquement corps, voix et acte analytique en refusant une logique binaire plaçant l'analyste d'un côté et l'analysant de l'autre, pour délimiter notre intention nous avons créé l'expression en-corps d'analyste. On parlera ainsi d'un corps touché par les effets du réel véhiculé par la voix, invoquant là, en acte, l'irruption du jamais vu et du jamais entendu, effet de chute et de création dans la chaîne signifiante. Enfin, nous concluons que l'interprétation et l'acte analytique ne se juxtaposent pas et qu'il est nécessaire d'avoir la présence de l´en-corps d'analyste pour que l'acte vienne du toucher. En fin de compte, nous comprenons que l'analyse est une expérience à la fois politique, éthique et esthétique, et que sa puissance réside précisément dans la conjonction de ces trois domaines. Nous sommes, en ces termes, convoqués à soutenir une sensibilité autre, celle qui consent à la résonance du réel.