Thèse soutenue

L'ε-viniférine, un dimère du resvératrol : encapsulation, métabolisme et propriétés biologiques

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Auteur / Autrice : Pauline Beaumont
Direction : Stéphanie Krisa
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Nutrition
Date : Soutenance le 14/12/2021
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Bordeaux)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Unité de recherche oenologie
Jury : Président / Présidente : Olivier Dangles
Examinateurs / Examinatrices : Stéphanie Krisa, Olivier Dangles, Victor de Freitas, Dominique Delmas, Maria Puy Portillo
Rapporteurs / Rapporteuses : Victor de Freitas, Dominique Delmas

Résumé

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L’ε-viniférine est un polyphénol appartenant à la famille des stilbènes. Ce dimère du resvératrol, notamment retrouvé dans les sarments de vigne, est présent dans l’alimentation humaine principalement via la consommation de raisin et de ses produits dérivés comme le vin rouge. Bien que cette molécule ait montré d’intéressantes propriétés biologiques; et en particulier des activités anti-inflammatoires, anti-oxydantes, anti-obésité et neuro-protectrices, il a été démontré qu’elle était très peu biodisponible. En effet, comme de nombreux stilbènes, l’ε-viniférine, en plus d’être faiblement absorbée à travers la barrière intestinale, subit un fort métabolisme. De ce fait, les études actuelles visent à déterminer l’implication des métabolites dans les propriétés biologiques observées in vivo. Ces travaux de thèse avaient pour objectifs de déterminer l’impact de l’encapsulation de l’ε-viniférine sur son métabolisme et ses paramètres pharmacocinétiques chez le rat, ainsi que d’évaluer les potentielles propriétés biologiques de ses principaux métabolites in vitro. Dans un premier temps, le procédé de fabrication des liposomes multilamellaires contenant l’ε-viniférine a été optimisé, dans le but d’augmenter le taux d’encapsulation de la molécule, et de produire ces objets en quantité suffisante pour réaliser une expérimentation in vivo. La forme libre et la forme encapsulée de l’ε-viniférine ont été administrées par voie orale chez le rat, les plasmas ont été récoltés à différents temps, ainsi que différents tissus 4 heures après administration. Les résultats indiquent une forte glucuronidation, issue du métabolisme hépatique et intestinal, ainsi qu’une accumulation des métabolites et de la forme native dans les tissus adipeux blancs. L’encapsulation de l’ε-viniférine semble prolonger le temps d’exposition de l’organisme aux glucuronides. Dans un second temps, la purification de ces glucuronides a également permis d’apprécier leurs propriétés biologiques sur des modèles cellulaires de macrophages et d’hépatocytes, mettant en évidences des propriétés anti-inflammatoires et une capacité à diminuer l’accumulation des lipides. Ces travaux montrent que l’ε-viniférine, un stilbène de la vigne, pourrait présenter des effets bénéfiques sur la santé, par elle-même ou l’intermédiaire de ses métabolites.