Thèse soutenue

La fabrique du développement : trajectoires des normes, des pratiques et des acteurs. Cas d’études comparés en Algérie et au Maroc.
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Auteur / Autrice : Franck Fortune
Direction : Pierre Blanc
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 07/12/2021
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Les Afriques dans le monde (Pessac, Gironde ; 2011-....)
Jury : Président / Présidente : Catherine Baron
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Blanc, Franck Petiteville, Philippe Lavigne Delville, Yasmine Berriane
Rapporteurs / Rapporteuses : Franck Petiteville, Philippe Lavigne Delville

Résumé

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Cette thèse s’intéresse à l’aide au développement, défendue comme une politique publique globale, chargée d’aiguillonner d’autres politiques, locales ou sectorielles. L’étude de leur fabrique nous permet d’analyser leurs trajectoires, c’est-à-dire le brassage opéré entre les normes, les pratiques et les acteurs qui portent ces politiques, plus que la finalité même de l’aide. Pourquoi observe-t-on si souvent, dans la littérature dédiée et sur le terrain, un décalage entre la formulation et la mise en œuvre d’un programme de développement ? La réponse, nous la cherchons moins à travers une nouvelle réflexion sur l’échec des promesses de l’aide que dans l’analyse pragmatique de l’instrumentation des politiques de développement. Ces dispositifs sociotechniques, sous forme de programmes et de projets, constituent des fenêtres d’observation sur les phénomènes de circulation, de transfert et d’appropriation des référentiels de l’aide à de multiples niveaux de l’action publique. Les conditions et la mesure dans lesquelles s’opère ce transfert sont les éléments qui fondent tout l'intérêt et la spécificité de la démonstration. En nous appuyant sur la littérature en sociologie de l’action publique, et à partir de cas d’étude sur les programmes de coopération de la France au Maroc et en Algérie, nous démontrerons que l’aide au développement est une entreprise d’influence politique singulière, à la fois hasardeuse et circonstanciée : singulière par les apories d’une méthode qui cherche à agir sans intervenir ; hasardeuse par les bricolages qu’elle opère entre plusieurs référentiels de politiques publiques ; circonstanciée par la prise en compte des contingences locales de production de l’action publique, la temporalité de la mise en œuvre de l’action et la portée limitée des transferts. Cette thèse met ainsi en exergue une trajectoire complexe de dépolitisation de la démarche d’aide et de repolitisation par le bas des acteurs de cette fabrique.