Thèse soutenue

Réponse virologique soutenue aux traitements par Antiviraux à Actions Directes et progression des maladies liées au VHC en termes de mortalité, morbidité hépatique et co-morbidités extrahépatiques, chez les patients co-infectés par le VIH et le VHC

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Auteur / Autrice : Mathieu Chalouni
Direction : Linda Wittkop
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique Option Epidémiologie
Date : Soutenance le 02/09/2021
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Bordeaux population Health
Jury : Président / Présidente : Fabrice Carrat
Examinateurs / Examinatrices : Linda Wittkop, Marina Klein, Raphaël Porcher
Rapporteurs / Rapporteuses : Marina Klein, Raphaël Porcher

Résumé

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Les virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et de l’hépatite C (VHC) partagent des modes de transmission, la co-infection par le VIH et le VHC est donc fréquente. Ces deux virus interagissent et affectent négativement leurs histoires naturelles respectives. La co-infection est également associée à de nombreuses complications avec un risque de morbi-mortalité plus élevé par rapport aux patients mono-infectés historiquement.Chez les patients porteurs du VIH, l’infection par le VHC est associée à une restauration plus lente des capacités immunitaires après l’initiation d’un traitement antirétroviral (ARV). De plus, avec le développement des ARV, les causes de décès dans cette population ont été grandement modifiées, les causes hépatiques devenant l’une des principales causes de décès. L’infection par le VIH augmente le risque d’infection chronique par le VHC, de transmission, d’atteinte et d’événement hépatique et d’échec thérapeutique chez les patients mono-infectés VHC. Les patients porteurs du VIH et du VHC sont également plus à risque de complications telles que les événements cardiovasculaires ou les cancers que les patients porteurs du VIH ou du VHC seul.L’infection par le VHC a connu une modification majeure de son contexte avec l’arrivée des traitements par antiviraux à action directe (AAD). Ces traitements permettent d’obtenir une réponse virologique soutenue (RVS), chez plus de 90 % des patients traités. Contrairement aux générations antérieures de traitement, l’infection par le VIH ne semble pas affecter leur efficacité. L’effet bénéfique de la RVS sur le risque de complications liées au VHC a largement été montré. Cependant, l’impact de 1) l’infection par le VIH (co-infectés VIH/VHC) sur l’évolution de la maladie par rapport aux patients mono-infectés VHC et de 2) la co-infection par le VIH et le VHC puis de la RVS par rapport aux patients mono-infectés VIH n’a pas encore étudié à l’ère des AAD.L’objectif de cette thèse est donc d’étudier l’évolution des participants co-infectés par le VIH et le VHC après traitement par AAD ou RVS en termes de mortalités et de morbidités. Nous avons ainsi (1) estimé les incidences des complications liées au VHC et au VIH et identifié les facteurs les influençant chez les patients co-infectés par le VIH et le VHC après la RVS, évalué l’association (2) entre la co-infection par le VIH et les complications liées au VHC chez les patients porteurs du VHC traités par AAD et (3) entre la co-infection par le VHC et la RVS et les complications liées au VHC et au VIH chez les patients porteurs du VIH. Les participants de la cohorte ANRS CO13 HEPAVIH ont été inclus (1) et comparer aux participants de la cohorte ANRS CO22 HEPATHER (2) ainsi que les participants de la collaboration inter-cohortes de patients porteurs du VIH traités par ARV (ART-CC) (3).Les principaux résultats sont qu’après l’obtention de la RVS, l’atteinte hépatique était le principal facteur associé aux risques de complications hépatiques et de mortalité et les cancers sont plus fréquents que les événements hépatiques chez les patients co-infectés par le VIH et le VHC. D’ailleurs, alors que la co-infection par le VIH n’affectait pas le risque de complications hépatiques chez les patients porteurs du VHC, elle augmentait le risque de complications non-hépatiques et de cancers. Ce sur-risque pourrait être expliqué par la dérégulation immunitaire et l’inflammation chronique causée par l’infection par le VIH. De plus, chez les patients porteurs du VIH, l’infection par le VHC était associée à une augmentation du risque de cancers qui persiste après l’obtention de la RVS. Les patients co-infectés par le VHC avaient un risque de mortalité plus élevé, mais la RVS permettait de faire disparaître ce sur-risque.Nos résultats permettent de mieux comprendre l’évolution des patients porteurs du VIH et du VHC après l’obtention de la RVS en termes de morbi-mortalité ce qui est important pour leur prise en charge.