Thèse soutenue

La poétique de l'horreur dans la production romanesque de Jean-Pierre Martinet

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Auteur / Autrice : Rym Sellami
Direction : Béatrice Bloch
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Litterature francaise, francophones et comparee
Date : Soutenance le 17/12/2021
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Plurielles (Pessac (Gironde))
Jury : Président / Présidente : Michel Viegnes
Examinateurs / Examinatrices : Béatrice Bloch, Olivier Ammour-Mayeur, Delphine Bahuet-Gachet, Denis Mellier
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Viegnes, Olivier Ammour-Mayeur

Mots clés

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Résumé

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L’œuvre romanesque de Jean-Pierre Martinet se place dans la période des années 1970-1980 et se distingue des autres productions littéraires de son temps par sa nature « horrifique » reliée au psycho-récit. Le genre de l’horreur n’a pas encore été implanté en France, malgré les tentatives ratées de quelques maisons d’éditions, à la recherche d’une concordance avec le goût mondial pour le fantastique horrifique. Notre objectif consiste à analyser la littérarité de cette fiction qui se reconnaît à son aspect sombre, tout en mettant au jour sa trame narrative autour de la pensée complexe d’une gent marginale, voire de perturbés mentaux. Le travail s’articule autour de trois parties l’une menant à l’autre par un lien de causalité. La première partie ― intitulée « Mimesis I. Les topiques de l’horreur » ― a été consacrée à l’analyse de trois imageries qui opèrent, combinées, dans l’univers fictionnel. Les trois ― « La descente aux enfers », « La folie » et « La métamorphose » ― sont reconnues en tant que matières du genre fantastique. Or, chez Martinet, ces trois ensembles, en fonctionnant sur le mode onirique, révèlent la crise du sujet moderne face à lui-même. Les théories de Gaston Bachelard et de Gilbert Durand ainsi que les études de Jung et de Freud appuieront nos analyses. La deuxième partie ― intitulée « Mimesis II. L’intériorité dans le récit horrifique » ― est un approfondissement de l’idée de la crise du sujet. C’est la raison pour laquelle un premier volet a été consacré à l’étude de la voix narrative en tant que voix de l’intime, et où trois idées directrices servent à expliquer comment se déploie l’horreur dans le texte. Ainsi, se succèdent « La voix de la mort », « L’émotion » et « L’autobiographie ». Les théories de Gérard Genette, de Dorrit Cohn, de Käte Hamburger, de Raphaël Baroni et d’autres critiques de la voix narrative outillent notre démarche interprétative. Un deuxième volet sur le désespoir et sa relation avec la laideur montre que dans cet univers de l’intimité, le monde prend un aspect cauchemardesque : d’où l’analyse de l’idée du « cadavre », suivie de celles de « la pornographie » et enfin du « monstre ». La troisième partie ― intitulée « Mimesis III. La parodie de l’horreur » ― enchaîne avec les principes de la parodie, à travers un premier volet. L’objectif est de montrer que l’horreur chez Martinet possède une double visée : raconter le monde de la marginalité dans un contexte urbain contemporain et réfléchir sur les procédés de la littérature. Le volet deuxième « La parodie du genre policier » constitue un exemple de la variation générique au sein du texte horrifique. Les théories de Lucien Dällenbach sur le récit spéculaire ainsi que d’autres essayistes comme Véronique Labeille, Laurent Jenny ont orienté nos réflexions pour analyser la notion de mise en abyme et la manifestation textuelle de l’intériorité.