Thèse soutenue

Les modèles grecs de la guerre : violences et pratiques combattantes dans l’espace égéen entre le début du IVe et la fin du Ier siècle a.C

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Auteur / Autrice : Rémi Saou
Direction : Pierre Fröhlich
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, langues, littérature anciennes
Date : Soutenance le 03/12/2021
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Ausonius-Institut de recherche sur l'Antiquité et le Moyen âge (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Christel Müller
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Fröhlich, Isabelle Pimouguet-Pédarros, Andrzej S. Chankowski, John Ma, Laurent Capdetrey
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Pimouguet-Pédarros, Andrzej S. Chankowski

Résumé

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Cette thèse se donne pour objectif de faire du combat un objet d’histoire. Elle concerne plus précisément les violences, les pratiques et les expériences combattantes dans l’espace égéen du début du IVe au Ier siècle a.C. Ces quatre siècles n’ont en effet pas été traités avec la même attention que la période antérieure. Le choix de l’espace égéen a été dicté par la documentation, abondante pour la Grèce égéenne. Il permet également d’entrecroiser des cadres politiques, institutionnels et militaires variés. Cette recherche est menée grâce à l’étude conjointe des sources épigraphiques, littéraires et iconographiques. Elle cherche à faire une histoire « totale » des pratiques combattantes à cette période, en prenant en compte leurs cadres politiques, sociaux, culturels, techniques et opérationnels. L’étude suit trois étapes et s’engage dans une descente progressive vers les combattants. Sont d’abord étudiés les différents contextes des configurations combattantes, afin de mesurer le poids des institutions, des organisations militaires ou des contraintes logistiques dans les manières de livrer les guerres. L’analyse fait émerger des contextes multiples, qui donnaient chacun des formes particulières aux actions guerrières. Il n’existait pas « une » expérience combattante. Néanmoins, on voit aussi se dessiner ce qui était, pour la majorité des hommes, le visage le plus commun de la guerre : la « petite » guerre, ici qualifiée de guerre « ordinaire ». Elle se distinguait de la « grande », domaine des combats en formation ou des grands assauts lors des sièges. Ces diverses configurations combattantes et leurs évolutions durant les quatre siècles considérés font l’objet d’une analyse plus poussée dans la deuxième étape de cette étude, consacrée aux dynamiques combattantes, c’est-à-dire aux mouvements et aux temporalités des combats. Cette étape propose donc aussi une analyse des émotions combattantes, dont certaines n’avaient jusqu’à présent que peu attiré l’attention des Modernes : ainsi de la peur du corps à corps. La dernière étape arrive à l’échelle des combattants et propose d’explorer les différentes configurations précédemment dégagées « au ras du sol », comme l’évolution des expériences sur quatre siècles.