Thèse soutenue

La Nivola : une théorie du roman chez Miguel de Unamuno
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Auteur / Autrice : Lidia Sánchez de las Cuevas
Direction : Raphaël Estève
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et litteratures etrangeres
Date : Soutenance le 24/09/2021
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : AMERIBER-Amérique latine, Pays ibériques (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Jean-Claude Rabaté
Examinateurs / Examinatrices : Raphaël Estève, Bénédicte Vauthier, Dominique Breton
Rapporteurs / Rapporteuses : Pascale Peyraga

Résumé

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Cette thèse est une contribution à l’étude du concept de nivola créé par Miguel de Unamuno (1864-1936) et à l’analyse littéraire des romans que nous considérons comme des nivolas. Il s’agit ainsi de mettre au jour la poétique d’Unamuno et de revenir sur la participation de l’auteur au développement d’une théorie du roman. Notre corpus comprend les romans suivants : Nuevo mundo (1896), Amor y pedagogía (1902), Niebla (1914), Abel Sánchez (1917), Tres novelas ejemplares y un prólogo (1920), La tía Tula (1921), la nouvelle La novela de don Sandalio, jugador de ajedrez (1933) et Cómo se hace una novela (1927).Ce travail se concentre sur la singularité de la nivola qui consiste en son apparente contradiction résultant de l’extériorisation par la fiction de ce qu’Unamuno entend comme la réalité authentique qu’il dénomme la « réalité intime ». Au travers de l’analyse textuelle, nous essayerons de comprendre la nécessité de l’élément fictionnel pour transmettre la réalité unamunienne et nous étudierons les caractéristiques de la théorie du roman chez Unamuno. Ce travail est divisé en trois parties.La première partie présente la proposition moderniste et existentialiste d’Unamuno dans le roman espagnol et expose l’univers thématique de la nivola au travers d’une analyse des isotopies les plus fréquentes dans les récits nivolesques. Cette analyse révèle les trois grands axes qui régissent la nivola : l’accès au monde intérieur ou à la « réalité intime », l’autorité et la création, et l’existentialisme.Les deux autres parties consistent en l’analyse des caractéristiques littéraires de la nivola (cinq au total). La deuxième partie rassemble les caractéristiques narratologiques tels que l’autonomie de l’agonista (le personnage principal de toute nivola), l’expression polyédrique du moi ou la représentation discursive du monodiálogo et l’accès du versant intime de l’agonista par les instances et les modes de narration. La troisième partie se concentre sur l’univers de création de la nivola constitué par l’auteur et le lecteur, figures auxquelles l’étude est consacrée à travers des approches herméneutiques, dialogiques et sur les bases de la théorie de la réception et les études sur l’intention de l’auteur particulièrement. Ce travail vise donc à révéler que la fictionnalisation du réel est nécessaire pour montrer le paradoxe qui caractérise la nivola et qui se manifeste dans l’étude de son univers créateur, que nous définissons comme la lutte intérieure de l’agonista Unamuno. En effet, le conflit personnel d’Unamuno est transféré à la nivola constituant ainsi l’espace de son sentiment tragique de la vie. La nivola, contradiction et paradoxe, représente le salut d’Unamuno car c’est une œuvre vivante et éternelle à la fois.