Thèse soutenue

Les réécritures scéniques de contes dans le théâtre pour l'enfance : un terrain de jeux pour l'imaginaire

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Auteur / Autrice : Jeanne-Lise Pepin
Direction : Sandrine Dubouilh
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts (histoire, theorie et pratique des arts)
Date : Soutenance le 04/03/2021
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cultures, Littératures, Arts, Représentations, Esthétiques (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Arnaud Rykner
Examinateurs / Examinatrices : Sandrine Dubouilh, Christiane Connan-Pintado, Marie Bernanoce, Pierre Péju
Rapporteurs / Rapporteuses : Christiane Connan-Pintado, Marie Bernanoce

Mots clés

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Résumé

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Le conte est un objet culturel à part. Attaché à la tradition populaire et à l’oralité, il nous renvoie à l’idée agréable et réconfortante d’une permanence qui transcenderait les époques et les sociétés ; permanence ayant pris la forme d’histoires venues du fond des âges pour nous guider dans nos existences et nous procurer le plaisir d’un être-ensemble reposant sur la fiction. Les contes les plus célèbres du recueil de Perrault, comme de celui des frères Grimm – contes qui retiennent ici notre attention, à travers les créations scéniques des compagnies Louis Brouillard, La Cordonnerie et Jean-Michel Rabeux – n’ont jamais cessé depuis leur parution d’être repris et remodelés dans tous les domaines artistiques. Aujourd’hui, le théâtre jeune public témoigne avec force de cette vitalité du conte.À travers un corpus composé de dix spectacles créés entre 2004 et 2015, et dans une perspective résolument tournée vers l’événement théâtral, cette thèse se propose de saisir ce qui fonde la spécificité de l’expérience artistique et culturelle consistant à assister à une réécriture scénique de conte, dans le champ du théâtre jeune public. Organisé autour de trois pôles – le conte et l’enfance ; le conte pris en tension entre tradition populaire fantasmée, culture savante et culture pop’ ; et enfin, le conte, objet d’une dialectique féconde entre l’individuel et le collectif –, notre propos s’attache notamment à démontrer en quoi les réécritures scéniques de contes peuvent être considérées comme l’exemple même d’une expérience théâtrale « tout public ». Le conte induit en effet un brouillage des frontières communément admises entre enfance et âge adulte. Il est un objet culturel singulier et aux facettes multiples, à la source duquel notre imaginaire s’abreuve. En s’emparant de sa matière narrative afin d’en proposer un remodelage inédit, les auteurs-metteurs en scène offrent à l’attention des spectateurs – enfants comme adultes – une forme scénique profondément ludique. À travers elle, nos représentations et nos conceptions dominantes peuvent se voir confortées ou au contraire bousculées. En raison de l’horizon d’attente particulièrement dense qu’il suscite chez le spectateur, le conte s’apparente à un véritable défi posé à la scène venant interroger les potentialités du théâtre. Ainsi, dans le sillage de la pensée du philosophe Pierre Péju, il nous semble possible – voire même souhaitable – de considérer les réécritures scéniques de contes comme des occasions d’irriguer nos imaginaires, à la fois collectifs et intimes, de nouvelles « images-gouffres ».