Thèse soutenue

Les clefs du cloître : les communautés féminines à Bordeaux et à Rouen aux XVIIe et XVIIIe siècles

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Aude Loriaud
Direction : Éric Suire
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne et contemporaine
Date : Soutenance le 05/06/2021
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études des mondes moderne et contemporain (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Michel Figeac
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Chaline, Isabelle Brian, Anna Bellavitis, Gaël Rideau
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Chaline, Isabelle Brian

Résumé

FR  |  
EN

L’objectif de cette thèse est de caractériser et analyser les différentes formes d’intégration, ou de marginalisation, des communautés féminines dans la société urbaine, à Rouen et à Bordeaux, au XVIIe et au XVIIIe siècle. L’approche se veut multidimensionnelle : l’idée est de contribuer à combler un pan encore lacunaire de l’histoire religieuse et de l’histoire sociale, en ouvrant de manière novatrice ce sujet à l’histoire des femmes et du genre, à l’histoire urbaine, l’histoire des représentations et l’histoire judiciaire. La période chronologique choisie débute avec la vague des fondations religieuses inspirées par la Réforme catholique, au tournant des XVIe et XVIIe siècles, et se termine en 1792 par la dispersion des membres des communautés religieuses. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la présence des communautés religieuses s’accroît dans l’espace urbain ; néanmoins, la plupart d’entre elles étant cloîtrées, ce mouvement pose la question de leur intégration ou de leur marginalisation dans la société urbaine. L’analyse comparée des communautés de femmes de Bordeaux et Rouen se justifie par les attributs communs de ces deux entités urbaines qui sont à la fois des villes portuaires au profil démographique comparable, des sièges d’archevêché, de parlement, de généralité et des espaces de mixité confessionnelle. L’intérêt de cette comparaison réside dans la recherche de caractéristiques communes mais aussi de modalités d’intégration différentes et d’évolutions distinctes. L’analyse prosopographique des sœurs, l’examen financier des communautés et de la suppression de certaines d’entre elles, l’examen des rapports de ces communautés avec les minorités protestante et juive, constituent des jalons pour une réflexion sur le rôle social de ces communautés et sur le statut des femmes à l’époque moderne. L’étude de leurs biens immobiliers tant conventuels que locatifs, l’investigation menée sur les procédures judiciaires dans lesquelles elles étaient impliquées, la réflexion sur les représentations réciproques des laïcs et des religieuses, ouvrent un large spectre de questionnements sur les problèmes posés par la clôture, et surtout sur les stratégies mises en œuvre par les religieuses pour dépasser les contraintes induites par cette dernière.