Thèse soutenue

La qualité de la mangue (Mangifera indica) : une étude du continuum pré et post-récolte par analyse expérimentale et modélisation

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Auteur / Autrice : Antoine Drouillard
Direction : Michel GénardIsabelle Grechi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Agronomiques
Date : Soutenance le 06/12/2021
Etablissement(s) : Avignon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 536 « Sciences et agrosciences » (Avignon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Plantes et systèmes de culture horticoles (Avignon)
Jury : Président / Présidente : Laurent Urban
Examinateurs / Examinatrices : Florence Charles
Rapporteurs / Rapporteuses : Gerhard Buck-Sorlin, Christophe Bugaud

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse s’inscrit dans le cadre d’un projet initié au CIRAD en 2000 (Lechaudel et al. 2004, Nodey et al. 2014) pour l’amélioration de la qualité des mangues Cogshall produites à la Réunion. Cette étude a été construite autour de l’analyse des pratiques agronomiques et de conservations sur la qualité de la mangue tout au long du continuum entre le pré et le post-récolte afin d’identifier des leviers d’amélioration de la qualité des mangues Cogshall. Trois approches complémentaires ont été réalisées lors de ce travail. La première approche a été une étude expérimentale centrée autour de l’évolution de la qualité des fruits en fonction des pratiques agronomiques (rapport feuilles/fruits), des dates de récolte et des conditions de conservation (température et temps de conservation). La qualité a été évaluée en utilisant des indicateurs de maturité (respiration et émissions d’éthylène), de qualité physique (poids frais, poids sec, couleur, etc.) et de qualité gustative (concentrations des sucres, acidité, etc.). Les résultats ont montré l’importance de la relation source-puits entre le fruit et le rameau sur la croissance. De plus, la qualité à la récolte détermine en grande partie la qualité potentielle des fruits en conservation. La récolte induit la maturation de tous les fruits récoltés. Les pratiques de conservation sont alors utilisées pour contrôler et optimiser cette maturation après la récolte. La deuxième approche a été construite pour étudier les variations des sucres dans les fruits au travers d’un modèle mécaniste. Ce modèle a été calibré en utilisant des données existantes (Lechaudel et al., 2005b ; Joas et al., 2009) et les données récoltées lors de l’approche expérimentale. Ce « modèle sucres » simule les variations des 4 sucres majeurs (amidon, sucrose, fructose et glucose) durant la croissance et la maturation sur l’arbre ainsi qu’en chambre froide. Cette approche a suggéré une forte importance, en pré-récolte, des métabolismes de synthèse de l’amidon et du saccharose. Alors qu’en post-récolte, les flux les plus important seraient ceux responsable de la synthèse du saccharose, de la dégradation de l’amidon ainsi que le flux représentant transformation des molécules de glucose en molécules de fructose. La troisième approche a utilisé un modèle « mangue virtuelle » pour identifier des pratiques agronomiques et de conservation potentiellement avantageuse pour améliorer la qualité des fruits. Le modèle « sucre » a été ajouté aux modèles de croissances existants (Lechaudel et al., 2005a, 2007). Ce couplage de modèle a été ensuite adapté pour estimer la perte en masse des fruits lors de la phase de conservation. Le modèle « mangue virtuelle » a été utilisé pour simuler les évolutions de la qualité en fonction de multiples scénarios possibles de pratiques culturales et de conditions de conservation. Ces simulations appuient l’importance des conditions de croissance et de la date de la récolte sur la qualité des fruits observées dans les analyses expérimentales. Des conditions non-limitantes (bonne irrigation et exposition lumineuse avec une charge en fruit raisonnable) permettraient d’obtenir la meilleure qualité possible. Les dates de récolte ainsi que les pratiques de conservation seraient alors sélectionnées en fonction des conditions de croissance et des marchés souhaités. Les récoltes tardives sont adaptées pour une vente locale avec des fruits de bonne qualité mais avec un temps de conservation court. Alors que des récoltes précoces assurent des durées de conservation longues au prix d’une légère diminution de la qualité des fruits à maturité. Même si le modèle « mangue virtuelle » ne permet de prédire que quelques indicateurs de qualités lors de la croissance et de la maturation des mangues. L’ensemble des analyses et des modèles produits se présentent comme des outils pertinents pour l’étude et le pilotage de l’élaboration de la qualité des mangues tout au long du continuum pré- et post-récolte.