Thèse soutenue

Compréhension de l'évolution de la fraction d'hydrogène absorbée par les gaines en alliages de zirconium

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Auteur / Autrice : Benoît Queylat
Direction : Marc Tupin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mécanique des matériaux
Date : Soutenance le 16/06/2020
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences mécaniques et énergétiques, matériaux et géosciences (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : référent : École normale supérieure Paris-Saclay (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 1912-....)
Laboratoire : Service d'étude des matériaux irradiés (Gif-sur-Yvette, Essonne)
Jury : Président / Présidente : Jérôme Favergeon
Examinateurs / Examinatrices : Adrien Couet, Laurence Latu-Romain, Jean-Luc Béchade
Rapporteurs / Rapporteuses : Adrien Couet, Laurence Latu-Romain

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Dans les Réacteurs nucléaires à Eau Pressurisée (REP), le combustible est contenu dans des gaines en alliages de zirconium. Assurant le rôle de première barrière de confinement de la matière fissile, le maintien de leur intégrité est fondamental. Sous les effets combinés des température et pression élevées ainsi que de l’irradiation neutronique continue, les gaines s’oxydent et s’hydrurent au contact de l’eau du circuit primaire. L’absorption d’hydrogène par les gaines est problématique puisque lorsque la teneur dans le métal dépasse la limite de solubilité, la précipitation d’hydrures apparaît, ce qui peut les fragiliser. Le développement de nouveaux alliages, comme le M5Framatome, contenant du niobium comme élément d’addition principal, a permis de diminuer de manière importante la prise d’hydrogène. Il a par ailleurs été observé que, contrairement aux alliages de la série des Zircaloys, le M5Framatome absorbe moins d’hydrogène lorsqu’il est irradié aux ions. Les raisons pour lesquelles l'utilisation de cet alliage permet de réduire la quantité d’hydrogène absorbé dans le métal sous corrosion, d'autant plus sous irradiation ionique, sont encore mal comprises. Les objectifs de cette thèse sont donc multiples :· Comprendre l’évolution de la prise d’hydrogène du M5Framatome en situation de corrosion ;· Comprendre l’effet de la présence de niobium dans la prise d’hydrogène ;· Comprendre l’effet de l’irradiation sur l’absorption d’hydrogène.Pour cela, des essais de corrosion en autoclave ont été réalisés afin de suivre l’évolution des cinétiques d’oxydation et de prise d’hydrogène du M5Framatome contenant 1% de niobium et d’alliages modèles contenant des teneurs variées en niobium (0,2 et 0,4 %massique). L’effet de l’irradiation neutronique a été simulé par des séries d’irradiations successives aux ions sur des échantillons de M5Framatome pré-corrodés. Des techniques d’analyses de sensibilités chimiques et de résolution spatiale différentes ont été employées afin de comprendre les mécanismes d’absorption et de diffusion de l’hydrogène dans l’oxyde. Elles ont permis de montrer que :· Tant que l’épaisseur d’oxyde formé en surface du M5Framatome ne dépasse pas 2,5 µm, l’absorption d’hydrogène dans le métal est quasi-nulle. Au-delà, celle-ci est proportionnelle à l’épaisseur d’oxyde et cette fraction d’hydrogène absorbé est constante.· La prise d’hydrogène du M5Framatome est limitée par le passage de l’hydrogène de l’oxyde dans le métal et non par l’absorption dans l’oxyde ou sa diffusion à travers celui-ci.· Lorsque la teneur en niobium est inférieure ou égale à la limite de solubilité dans α-Zr, la prise d’hydrogène est proportionnelle à l’épaisseur de la couche d’oxyde.· L’irradiation aux ions de la couche d’oxyde formée en corrosion diminue les vitesses d’oxydation et de prise d’hydrogène en régime de corrosion post-transitoire mais ne modifie pas leur relation de proportionnalité.A partir des différents résultats, un mécanisme de prise d’hydrogène sous corrosion du M5Framatome prenant en compte l’effet de la présence de niobium ainsi que les effets de l’irradiation, a été proposé. Des lois empiriques d’évolution de la prise d’hydrogène ainsi que de la fraction d'hydrogène absorbée ont été suggérées et confrontées à des données provenant de réacteur.