Conceptualisation des styles créatifs dans les pratiques artistiques médiées par la technologie
Auteur / Autrice : | Shu-Yuan Hsueh |
Direction : | Wendy Mackay, Sarah Fdili Alaoui |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Informatique |
Date : | Soutenance le 07/12/2020 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences et technologies de l'information et de la communication |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut national de recherche en informatique et en automatique (France). Unité de recherche (Saclay, Ile-de-France) |
référent : Faculté des sciences d'Orsay | |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Informatique et sciences du numérique (2020-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Caroline Appert |
Examinateurs / Examinatrices : Steve Benford, Yvonne Rogers, Steven J. Jackson | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Steve Benford, Yvonne Rogers |
Mots clés
Résumé
Une grande partie de la rhétorique contemporaine sur la démocratisation de la créativité considère que les technologies soutenant la créativité donnent accès à des capacités universellement partagées qui sont autrement inexploitées. Cela encourage les mesures d’évaluation qui permettent d’apprécier l’émergence ou le développement de ces capacités spécifiques. Ces comptes rendus négligent souvent la diversité des capacités humaines et des styles de travail. Cet accent mis depuis longtemps sur l’identification de tâches universellement utiles contribue à la diversité informatique plutôt qu’à la diversité épistémologique. Cela néglige un espace de conception prometteur : un espace dans lequel l’assistance informatique enrichit, plutôt qu’elle n’efface, la diversité épistémologique, à savoir la diversité des styles dans l’exercice d’une même activité. Cette tension entre diversité et généralité pose des défis vitaux pour la conception et l’ingénierie. Dans cette thèse, je considère les fondements intellectuels qui sous-tendent une grande partie de la rhétorique contemporaine sur la créativité. Je soutiens que les modèles traditionnels du processus créatif basés sur des étapes contribuent à une vision désincarnée qui promulgue l’idée que tous les processus créatifs, à leur base, suivent les mêmes règles structurelles. Je suggère que cette vision est incomplète et propose une re-conceptualisation du processus créatif qui tienne compte de la diversité épistémologique. Pour ce faire, je présente deux études empiriques de la manière dont les styles créatifs sont construits au fil du temps dans deux contextes créatifs différents : l’un dans l’improvisation en danse et l’autre dans la composition de musique contemporaine et la chorégraphie. Ces études de cas mettent en évidence les qualités changeantes de la technologie à mesure que les utilisateurs la déploient sur des sites d’utilisation voulue ou non. Je re-conceptualise le processus créatif comme un acte continu de révision, qui met au premier plan le travail artisanal nécessaire à la gestion de ces changements de perspective. Cette compréhension donne un aperçu des limites et des possibilités des outils créatifs, en offrant des réflexions critiques sur les différents rôles que la technologie peut jouer dans le processus créatif.