Thèse soutenue

Éros cosmète et ses noms : ordres et parures, beautés et chants en Grèce ancienne
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Auteur / Autrice : Eleonora Colangelo
Direction : Florence GherchanocAndrea Taddei
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance le 26/09/2020
Etablissement(s) : Université Paris Cité en cotutelle avec Università degli studi (Pise, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences des sociétés (Paris ; 2019-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Anthropologie et histoire des mondes antiques (Paris ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Gabriella Pironti
Examinateurs / Examinatrices : Florence Gherchanoc, Andrea Taddei, Gabriella Pironti, Charles Delattre, Nicola Cusumano
Rapporteurs / Rapporteuses : Charles Delattre, Nicola Cusumano

Mots clés

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Résumé

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La présente thèse vise à étudier les configurations d’Éros dans les domaines des sensorialités, de l’ordre et des ornements, de la mise en beauté et de l’agencement performatif, que les définitions conventionnelles de « dieu de l’amour », de « génie du destin » et de« puissance cosmique » ont contribué à éclipser. Prenant le kosmos comme le fil conducteur de notre étude dans ses différentes déclinaisons ornementales, esthétiques et musicales, nous avons analysé les compétences cosmétiques qui, inscrites principalement dans les récits des poètes, se déploient dans les espaces d’action d’Éros. La nature des liens qui unissent ce dieu à l’ordre et aux ornements, ainsi qu’à la beauté et à ses perceptions a été éclairée à l’aide de l’onomastique divine et par le biais d’un échantillon sélectionné d’attributs onomastiques. Plaçant notre réflexion dans le débat autour de l’Éros cosmique, le Chapitre I montre que la stimulation sensorielle et cognitive exprimée par les deux attributs d’Éros (kallistos et lusimelês) et par le verbe homarteô, dans la Théogonie d’Hésiode, énonce les toutes premières fonctions esthétiques et cosmétiques du dieu. Dans le Chapitre II, les liens entre le kosmos etÉros dans les sources des époques ultérieures (des Hymnes homériques à Nonnos) sont soumis à l’analyse afin de cerner les actions, les modes et les réactions du dieu dans les domaines des parures et des ajustements, par rapport à la kosmêsis et à la lumière des donnéesnon seulement textuelles, mais aussi iconographiques : Éros émerge donc comme un dieu ajusteur et conducteur, metteur en scène et prophète du kosmos. Les Chapitres III et IV portent respectivement sur l’étude des deux épithètes hésiodiques énonçant, dès le début, lespropriétés cosmétiques d’Éros : le Chapitre III observe les mutations et les survivances de kallistos dans les domaines de la beauté, des stimulations sensorielles et des pouvoirs, après Hésiode et à travers la théorie de la « distribution onomastique » ; le Chapitre IV est consacré, quant à lui, à l’épithète lusimelês, étudiée dans ses emplois archaïques et à la lumière des usages métaphoriques déterminés par la polysémie de luô et de melos, ainsi que par la complémentarité entre le déliement du corps et la désarticulation du chant. Soumises à l’action d’Éros, puissance engendrée du chant kata kosmon d’Hermès et rattachée aux espaces des Muses, la physiologie et la performance s’avèrent ainsi deux domaines d’action complémentaires.