Thèse soutenue

Qu'est-ce qui nous rend allergiques ? Définition des caractéristiques communes d'un phénotype immunitaire "allergique

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Auteur / Autrice : Yu Wang
Direction : Friederike Jönsson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Immunologie
Date : Soutenance le 10/07/2020
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Frontières de l'innovation en recherche et éducation (Paris ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Pasteur (Paris). Anticorps en Thérapie et Pathologie
partenaire de recherche : Institut Pasteur
Jury : Président / Présidente : Antonino Nicoletti
Examinateurs / Examinatrices : Antonino Nicoletti, Jean-Luc Teillaud, Nadine Varin-Blank, Sabine Flicker, Catherine Neukirch
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Luc Teillaud, Nadine Varin-Blank

Mots clés

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Résumé

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Le système immunitaire est constitué d'une branche innée et d'une branche adaptative qui interagissent ensemble et qui permettent de préserver l'homéostasie et de se défendre contre des agents pathogènes. Ceci dépend notamment de l'action d'anticorps, qui peuvent se lier à des antigènes via leur région Fab et activer des fonctions effectrices grâce à leur région Fc. Produits par les cellules du système immunitaire adaptatif, les anticorps permettent aux cellules du système immunitaire inné de répondre de manière spécifique à un antigène donné. Les anticorps sont principalement caractérisés et synthétisés en laboratoire, à partir de modèles animaux d'infections particulières, répondant à des antigènes d'intérêts, ou permettant la génération d'hybridomes. Grâce au développement de nombreux modèles de souris transgéniques et de la facilité à effectuer des tests biologiques avec des cellules sanguins humaines in vitro, la plupart des anticorps d'espèces autres que murins et humains sont étudiés in vitro à partir de cellules humaines et / ou in vivo en utilisant des modèles murins. Au cours de ma thèse, j'ai entrepris une approche systématique afin de caractériser les interactions entre les IgG de différentes espèces et les récepteurs aux IgG (FcgR) murins et humains. Ce travail pourra à terme servir de référence pour le passage de modèles animaux à des modèles précliniques utilisant les souris, ou des bio-essais à partir de cellules humaines. Des maladies non infectieuses peuvent être le résultat d'une homéostasie immunitaire déséquilibrée. Les allergies en sont un exemple, et sont généralement associées à physiopathologie orientée Th2, dépendante des IgE et faisant intervenir mastocytes et basophiles. Récemment, la contribution d'autres populations cellulaires et d'autres sousclasses d'anticorps a été mise en évidence lors de réactions allergiques. Dans le but de caractériser systématiquement le phénotype immun de patients allergiques, nous avons participé au recrutement d'une nouvelle cohorte de patients sévèrement allergiques au venin de guêpe ou à l'amoxicilline. À partir de prélèvements sanguins, j'ai analysé les caractéristiques de leur état basal et lors de l'induction de réactions immunitaires, et les ai comparés à des donneurs contrôles sains. Mes résultats préliminaires démontrent une tendance à l'augmentation des cellules Th2 et Th17 chez les patients allergiques et suggèrent une diminution de la taille de la population des cellules dendritiques, mais qui sont néanmoins plus matures. Ils illustrent également une grande variabilité interindividuelle lors de l'induction de réponses immunitaires. Pour identifier les facteurs immunologiques, génétiques et environnementaux qui déterminent la concentration d'IgE sériques totales chez des individus sains, j'ai également étudié les données disponibles d'une cohorte de 1000 donneurs sains stratifiés par âge et par sexe (Milieu Intérieur). Mon analyse révèle que les concentrations sériques totales d'IgE chez ces donneurs sont corrélés à des facteurs tels que l'âge, le sexe, le tabagisme, certains allèles HLA, l'intensité d'expression de FceRI sur les basophiles et un profil particulier de cytokines libérées lors de tests de stimulation du sang total. Ma thèse fournit ainsi une base pour la caractérisation approfondie du phénotype immunitaire des patients gravement allergiques et contribue à une meilleure compréhension des paramètres associés aux concentrations sériques d'IgE chez des individus sains. De plus, mon travail dresse une carte complète des interactions entre les IgG de différentes espèces et les FcgR murins et humains, qui aideront à terme à anticiper les fonctions effectrices dépendantes de FceR lors de l'utilisation d'IgG d'autres espèces avec des cellules effectrices humaines ou murines.