La construction inchoative en arabe : étude contrastive avec le français "commencer (à/par/de)" et "se mettre à"
Auteur / Autrice : | Maryam Al Besht |
Direction : | Danh-Thành Do-Hurinville, Nuzha Abubakr-Moritz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 13/02/2020 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, Communication, Langues, Arts |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....) |
Laboratoire : Edition, Langages, Littératures, Informatique, Arts, Didactiques, Discours (ELLIADD) (Besançon) | |
Jury : | Président / Présidente : Mohamed Embarki |
Examinateurs / Examinatrices : Danh-Thành Do-Hurinville, Nuzha Abubakr-Moritz, Mohamed Embarki, Jan Goes, Marc Duval, Huy-Linh Dao | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jan Goes, Marc Duval |
Résumé
Cette thèse en linguistique contrastive se propose d’étudier les spécificités syntactico-sémantiques des verbes inchoatifs en arabe et les comparer avec celles de commencer (à/par/de) et de se mettre à. Nous nous sommes appuyé sur un corpus de textes littéraires francophones et arabophones (Mahfouz, Pagnol et Camus). Notre corpus montre que les verbes inchoatifs peuvent apparaître dans des constructions simples suivantes : (sujet + verbe inchoatif + complément d’objet direct, complément d’objet indirect, adverbe ou sans complément), ainsi que dans des constructions composées (sujet + V1 inchoatif accompli + V2 inaccompli) en arabe, et (S + V1 conjugué + V2 infinitif) en français. Notre analyse s’inspire des cadres syntaxiques proposés par Peeters (1993). En effet, l’application de cette théorie et la variation syntaxique des éléments grammaticaux de la phrase arabe nous amènent, tout d’abord, à proposer différents cadres syntaxiques de certains verbes inchoatifs arabes relevés dans notre corpus en déterminant leurs spécificités syntaxiques et sémantiques. Concernant la forme simple des inchoatifs en arabe, بدأ (bada’a) est le verbe le plus fréquemment utilisé. Celui-ci est compatible avec certaines prépositions et accepte n’importe quel type du sujet et du complément. Par conséquent, il se distingue par six constructions grammaticales et quatre cadres syntaxiques. En revanche, les verbes هم (hamma), شرع (šara῾a) et أخذ (’aẖaḏa), dans leur emploi simple, chacun de ceux-ci ne se régit que par une préposition, de ce fait, leur construction simple ne se caractérise que par un cadre syntaxique. Par ailleurs, le verbe راح (rāḫa) se combine avec deux cadres syntaxiques. En ce qui concerne leur forme composée, notons que tous les verbes inchoatifs en arabe se partagent par une construction composée (S + V1 accompli + V2 inaccompli). Sémantiquement , la majorité de ces verbes se distingue par une valeur imperfective. Notons que le verbe بدأ (bada’a) véhicule une valeur déterminative ainsi que non déterminative. Par contre , le verbe شرع (šara῾a) se défini que par une valeur perfective , alors que هم (hamma) par une valeur semi-perfective. En conséquence, d’après les résultats de Peeters ainsi que les nôtres, nous constatons que, d’une part, le verbe بدأ (bada’a) et commencer (à/par/de) sont presque équivalents syntaxiquement et sémantiquement. D’autre part, les verbes هم (hamma) et se mettre à servent toujours à indiquer la rapidité et la soudaineté, mais l’action du premier est toujours semi-perfective. Nous pouvons dire qu’il existe toujours des points de divergence et convergence entre les verbes inchoatifs dans les deux langues (arabe et français). En fait, la relation entre les verbes arabes هم (hamma), راح (rāḫa), بات (bāta), مضى (maḍā), أصبح (aṣbaḫa), أقبل(aqbala), جعل(ǧaʿala), أخذ(aẖaḏa), أنشأ (’anša’a), قام (qāma), انطلق (’inṭalaqa), هب (habba) et se mettre à en français est le fait que leur emploi inchoatif est régi par une grammaticalisation. Enfin, d’après des productions écrites d’un échantillon d’apprenants libyens du FLE, nous avons tenté de dégager des pistes pédagogiques destinées à savoir l’origine des difficultés dans l’emploi des verbes commencer (à/par/de) et se mettre à.