Thèse soutenue

Collèges, lycées et université en Franche-Comté au cœur des grandes mutations de l’éducation au milieu du XXème siècle : Ruptures, renouveau et continuités (1938-1947).

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Auteur / Autrice : Maud Besançon
Direction : Robert Belot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 20/11/2020
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : FEMTO-RECITS : Franche-Comté Electronique Mécanique Thermique et Optique - Recherche et Etude sur le Changement Industriel, Technologique et Sociétal (Belfort)
Etablissement de préparation : Université de technologie de Belfort-Montbéliard (1999-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-François Muracciole
Examinateurs / Examinatrices : Fabien Knittel
Rapporteurs / Rapporteuses : Alya Aglan, Jean-François Condette

Résumé

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Les études historiques sur Vichy et l’Occupation allemande ont accordé très peu d’intérêt au système éducatif français et à ses acteurs. Pourtant, cette époque est souvent présentée comme un moment de bouleversements majeurs pour la société française : du côté du régime de Vichy, un nouveau projet de société en rupture avec la tradition républicaine du développement de l’éducation ; du côté de l’occupant, une politique de domination et de transformation idéologique de la France pour l’intégrer dans une Europe nazifiée. La réforme de l’enseignement (secondaire, professionnel et supérieur) et la jeunesse sont des éléments récurrents au cœur des discours du nouveau régime. En quoi a consisté la philosophie de cette réforme et comment a-t-elle été transformée en politique éducative ? Quelles ont été les perceptions, les réactions et les pratiques des acteurs de ce système ? Peut-on évaluer l’impact de cette politique ? Quelle importance accorder aux circonstances de la guerre et de l’Occupation qui ont créé une situation d’exception et provoqué la désorganisation du système ? Comment se sont combinés les éléments de rupture et de continuité avec la politique d’avant- guerre et d’après-guerre ? Comment a-t-on tenté de concilier la volonté politique et les contraintes extrêmes produites par l’événement ? Tel est le questionnement général qui est à l’origine de cette thèse.Afin de pouvoir cerner le phénomène au plus près de la réalité, une région a été choisie, la Franche-Comté, sur une période élargie allant de 1938 à 1947. Il s’agit d’examiner la manière dont les établissements scolaires d’enseignement secondaire, professionnel et supérieur de la région Franche-Comté ont évolué durant cette période critique et comment, durant cette période de basculement, s’est amorcée une mutation profonde du système éducatif. Ces établissements ont été confrontés à une double pression. Tout d’abord le contexte politique (la guerre, l’Occupation allemande et le régime de Vichy) : la proximité de la région avec l’Allemagne nazie en fait un espace stratégique dans la politique expansionniste allemande. Le poids de la guerre s’y fait particulièrement ressentir. Ensuite, la succession des réformes de l’éducation et de l’enseignement qui se multiplient dès l’avant-guerre sans parvenir à prendre corps dans la réalité institutionnelle. La Franche-Comté est une région importante dans l’application des réformes de l’éducation, car certains établissements scolaires ont été désignés comme pilotes pour la réforme de Jean Zay dans le sillage du Front populaire, mais aussi pour le plan Langevin-Wallon. Ce processus de réformation se poursuit bien après la Libération, porté par le programme de la Résistance et la volonté de reconstituer de nouvelles élites tout en amorçant une politique de démocratisation de l’accès à l’enseignement.L’objet de cette étude est donc d’appréhender à la fois l’évolution du quotidien éducatif franc-comtois d’une époque à l’autre, mais aussi de souligner les spécificités régionales dans l’organisation et la gestion des établissements scolaires et des enseignements dispensés aux élèves et aux étudiants, pour tenter de mesurer l’impact de ces politiques successives sur la société éducative.